Doechii, récente lauréate d’un Grammy dans la catégorie de meilleur album rap, se voit qualifiée par certains d’“industry plant”. Derrière une misogynie/jalousie/misogynoir/homophobie mascu évidente se cache un terme fourre-tout, utilisé depuis quelques années avec la volonté claire de nuire à l’image d’un.e artiste.
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C’est à la suite de ce passage que la rappeuse américaine a vu les allégations d’industry plant exploser à son encontre. Une horde de masculinistes lui est alors tombée dessus et n’a rien trouvé de mieux que de surfer sur les quelques rumeurs lancées sur X, pénétrant la brèche du fameux “Industry plant gate”. Mais lorsqu’on se penche quelques minutes sur le parcours de Doechii, on comprend vite que ça ne tient pas. On vous en parle ici ou encore ici. Et en vrai, quel artiste en vogue n’a jamais reçu cette critique ?
Ce terme débarque aux États-Unis et désigne un artiste qui serait construit de toutes pièces par les labels, se créant une histoire, un réseau, une réussite complètement factice et façonnée de la main de l’industrie musicale, comme cela a pu être le cas par le passé. De nombreux groupes de pop ont par exemple été créés par des labels. Ces “produits” vont être poussés artificiellement pour fonctionner et parfois donner l’illusion de sortir de nulle part, créant ainsi une zone de flou avec les artistes ayant connu, eux aussi, un succès tôt dans leur carrière, comme cela a pu être le cas avec Billie Eilish à ses débuts. Elle a d’ailleurs essuyé de nombreuses accusations comme étant une potentielle industry plant ou encore népo baby (les deux étant liés comme étant des facteurs facilitateurs de succès commerciaux).
Le terme prend racine en France
En France, sur les réseaux sociaux, plusieurs artistes tels que Miki, Houdi, Zaho de Sagazan, Werenoi ou encore Theodora ont déjà fait les frais de ce type d’accusation et s’en sont défendus publiquement, sur leurs réseaux ou dans les médias. Le producteur et frère de Theodora, JeezSuave, parle du succès de sa sœur comme “le plus organique. (…) Donc respectez son travail et arrêtez de raconter de la d”.
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Ces accusations de pistonnage sont en grande majorité dirigées contre des artistes féminines. L’industry plant devient alors un argument de plus pour décrédibiliser une carrière sans être directement accusé de misogynie. C’est encore une fois raté. Et le tout sans preuve, résultant plus d’une mécanique complotiste et rabaissante qu’autre chose. Il ne faut pourtant pas être dupe. Si le marché a évolué depuis les grandes heures des labels et que ces mêmes organismes n’ont plus autant la mainmise sur la réussite ou non d’un artiste (merci les réseaux et les artistes indépendants), il n’en reste pas moins sûr qu’un artiste ne doit pas son succès à son seul talent. L’appui de tiers, de professionnels du milieu et de techniques de ventes/communications sont encore des enjeux de taille dans le processus de réussite d’un artiste. That’s the game et pour autant, cela ne fait pas de toute la Terre une industry plant.