La découverte la plus surprenante d’Ulrich Seidl face aux safaris a été “les gens qui s’embrassent, s’enlacent, se félicitent après avoir tué un animal”. “Tuer un animal crée de la proximité émotionnelle, des sentiments, de la passion. L’acte de tuer semble agir comme une décharge émotionnelle”, ajoute le cinéaste devenu photographe à l’occasion de la publication de Safari, un ouvrage, tiré de son film éponyme, consacré à cette chasse au grand gibier sur le continent africain par des touristes.
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Ulrich Seidl a souhaité prendre des images documentaires, où la composition, où se mêlent sang qui coule des carcasses animales et mines satisfaites des êtres humains, suffit à critiquer cette pratique archaïque et tout ce qu’elle englobe. Les intérieurs cossus de chasseur·se·s blanc·he·s, le labeur d’employé·e·s noir·e·s et les trophées de chasse mettent en exergue le néocolonialisme projeté par la pratique du safari.
© Ulrich Seidl
La question de la domination de l’être humain sur l’animal, de la domination d’êtres humains sur d’autres êtres humains, est ainsi mise en lumière à travers ces images en couleur et noir et blanc. Ulrich Seidl fait parfois poser ses sujets, ajoutant une lourdeur quasi parodique à ses compositions. À travers ces photographies difficiles à soutenir, le cinéaste interroge le besoin de l’être humain de tuer et de dominer pour se sentir exister.
© Ulrich Seidl
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La couverture de Safari, disponible chez Kehrer Verlag. (© Ulrich Seidl)
Le livre Safari d’Ulrich Seidl est publié aux éditions Kehrer Verlag.