Hopaal, le T-shirt 100% recyclé qui économise l’eau

Hopaal, le T-shirt 100% recyclé qui économise l’eau

Avec leurs T-shirts conçus à partir de chutes de tissu et de bouteilles en plastique, Clément et Mathieu proposent une alternative pour palier l’un des problèmes majeurs de l’industrie du textile : l’eau.

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Depuis son avènement dans les années 1950, le T-shirt est devenu l’un des vêtements les plus répandus dans le monde. Mais il est aussi celui qui consomme le plus d’eau. Aujourd’hui encore, la fabrication d’un seul T-shirt traditionnel nécessite près de 2 700 litres d’eau en moyenne, soit l’équivalent de 300 packs de 6 bouteilles d’eau. Un gaspillage alarmant quand on sait que l’eau commence à se raréfier, et que d’autres solutions bien plus écologiques existent.

Parmi ces solutions, il y a Hopaal. Une marque de vêtements française financée par KissKissBankBank, qui vise à produire des T-shirts en coton 100% recyclés grâce à un système de récupération de chutes de tissu et de bouteilles en plastique.

Grâce à ce procédé, la conception d’un T-shirt Hopaal requiert seulement 40 litres d’eau, soit 67,5 fois mois que les T-shirts classiques. Mais comment ça fonctionne ? Clément et Mathieu, les deux fondateurs de la marque, nous en disent plus.

“Le coton est une plante très demandeuse en eau”

Comment expliquer que la consommation d’un seul T-shirt nécessite 2 700 litres d’eau en moyenne ?

La réalisation d’un T-shirt, de la culture du coton à sa confection, nécessite en effet en moyenne 2 700 litres d’eau. On n’a pas idée des gaspillages que cela engendre en consommation d’eau, de pesticides et des espaces de culture. C’est terrible.

Pour réaliser un T-shirt traditionnel, une entreprise va récolter des fibres de coton, les assembler en un fil en les torsadant, réaliser un tissu en tricotant ces fils, découper les formes du T-shirt dans ce même tissu, et enfin assembler ces mêmes formes pour obtenir le T-shirt.

Concrètement, comment Hopaal parvient-il à palier cette surconsommation d’eau ?

Chez Hopaal, nous récupérons toutes les chutes de tissu biologique issues de la découpe d’autres produits – car la découpe est une étape pendant laquelle on perd entre 10 et 20% d’un tissu, c’est énorme ! Au lieu de partir à la poubelle, on récupère ces chutes, on les broie et on les ramène à l’état de fibre.

Mais lorsqu’on les broie, les fibres de coton sont raccourcies, et il devient alors compliqué de les assembler en un fil bien résistant. C’est là qu’interviennent nos chères bouteilles en plastique. Fournies par des collecteurs locaux, ces bouteilles sont en PET (polyethylene terephthalate), un polymère aussi appelé polyester dans l’industrie du textile. À partir de ce polymère, on peut obtenir une fibre de la longueur souhaitée : c’est l’avantage génial des fibres synthétiques. On peut désormais assembler les fibres de coton et de polyester sans encombre.

Avec un mélange 60% coton recyclé et 40% polyester recyclé, on a donc un T-shirt qui contient toutes les propriétés qu’on attend d’un T-shirt : confortable, doux et résistant ; qui évite que des chutes de tissu et des bouteilles en plastique se retrouvent dans la nature ; et en plus il a un design cool !

“L’industrie du textile regorge d’enjeux qui peuvent totalement changer la face du monde”

Avez-vous l’impression que l’industrie du textile devient de plus en plus consciente quant aux questions d’environnement ?

Oui, c’est d’ailleurs une super nouvelle ! Certaines marques continuent à faire les autruches, mais de plus en plus de gens sont conscients que l’industrie du textile regorge d’enjeux qui peuvent totalement changer la face du monde. On ne s’en rend pas compte, mais s’habiller n’est pas une option. Nous sommes tout de même plus de 7 milliards à vouloir nous habiller quotidiennement !

Heureusement, de plus en plus de jeunes marques proposent des alternatives et certaines grandes marques font de leur mieux pour améliorer leurs procédés de production. Il est parfois difficile de faire la part des choses entre réalité et green washing, mais nous sommes optimistes et confiants.

“Minimiser et Maximiser”

Outre la minimisation de la consommation d’eau, vous permettez à vos clients de reverser 10% du prix de leur achat à une association. Quel type d’associations peut-on aider à travers Hopaal ?

Cette idée s’inscrit dans notre concept “Minimiser et Maximiser”. Minimiser notre impact environnemental lors de la production, et maximiser notre impact positif en laissant nos clients redistribuer 10% de notre chiffre d’affaire à des causes qui importent.

On travaille pour l’instant avec 4 associations qui font du super travail :

  1. Mountain Wilderness se charge de retirer des installations obsolètes en montagne. Ils retirent plus de quatorze tonnes de déchets à chaque sortie !
  2. Watsi vient en aide à des patients n’ayant pas les moyens de payer leurs frais médicaux. Depuis leur création il y a trois ans, ils sont déjà venus en aide à plus de 8 000 patients dans plus de 20 pays.
  3. Il y a aussi Coral Guardian, qui transplante des boutures de corail en Indonésie, car ce dernier se porte très mal à cause de la pollution et de la pêche intensive.
  4. Et enfin Babyloan, qui vient en aide à des micro-entrepreneurs à travers le monde. Depuis le début, ils ont permis de faire naître près de 30 000 micro-entreprises !

“L’enthousiasme était tel qu’on a dû arrêter de vendre des T-shirts”

En juin 2016, vous avez lancé une collecte KissKissBankBank, que vous avez atteinte à 367%. C’est énorme ! Comment expliquez-vous l’enthousiasme des gens pour votre projet ?

C’est vrai qu’on ne s’y attendait pas du tout et on a été très surpris par l’enthousiasme que le projet a suscité. C’est la plus belle preuve qui puisse nous être faite. L’enthousiasme était tel qu’on a dû arrêter de vendre des T-shirts et proposer des bons d’achat pour l’ouverture prochaine de l’e-shop ! On ne pensait pas du tout en arriver là au lancement de la campagne.

On pense que cela s’explique par différentes raisons :

  1. Comme dit un peu plus haut, les gens sont de plus en plus sensibles à ces enjeux et on est convaincu que si on explique bien les faits, les gens se laissent convaincre ;
  2. Une explication claire et accessible du concept, en se servant d’infographies et de chiffres pertinents ;
  3. Des supers relais dans la presse et sur Facebook qui se sont emparés du projet – ils nous ont donné une visibilité énorme et c’est à ce moment-là qu’on ne contrôlait plus vraiment les commandes, c’était assez excitant ;
  4. Et enfin le bouche à oreille. Nos amis en ont parlé et on pense que nos chouettes contributeurs ont eux aussi fait passer le mot, c’est génial.

“Hopaal n’en est qu’à ses débuts”

D’ici quelques semaines, vous allez dévoiler votre e-shop. Pouvez-vous me décrire un peu plus en détails les différents T-shirts que l’on pourra y trouver ?

On va en effet ouvrir un site pour présenter notre approche, notre concept et permettre aux gens de se procurer nos produits. On est encore en train de plancher sur la conception mais une chose est sûre : il y aura de nouvelles couleurs, des nouveaux design et peut-être même de nouveaux produits qui arriveront avant Noël. La collection deviendra de plus en plus complète avec le temps ! Vous pouvez déjà vous inscrire sur www.hopaal.com pour être sur d’être averti(e) lors de l’ouverture de notre site.

À termes, pensez-vous créer d’autres types de produits que des T-shirts ?

Oui bien sûr ! Nous sommes déjà en train de travailler sur des produits plus complexes. On a des connaissances en textile donc autant les mettre à profit pour proposer à nos clients des produits un peu plus variés. Notre objectif est d’ouvrir la gamme au maximum, il ne s’agit que d’une question de temps. Hopaal n’en est qu’à ses débuts, comptez sur nous pour ne pas vous décevoir !

Suivez le développement de Hopaal via leur page Facebook ou prochainement sur leur e-shop (n’hésitez pas à vous inscrire pour être tenu informé de l’ouverture du site).

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