Jason Lytle – “Between the bars”
Cette chanson sonne comme une humeur et un moment parfaitement capturés. Si simple, si doux, avec juste le parfait montant d’obscurité.
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Ken Stringfellow – “Needle in the hay”
Il n’y a rien de comparable à ce qu’on ressent lorsqu’on écoute un artiste vraiment unique, comme je l’ai compris lorsque j’ai écouté “Needle in the Hay”. Je ne me souviens pas qui l’a portée à mon attention mais peu importe, on était de la même région et on connaissait Heatmiser [le premier groupe d’Elliott Smith avant sa carrière solo, ndlr], donc on était déjà fans.
Mais son travail s’est alors mué en ce son à la fragilité impossible qui l’a poursuivi plus tard. Passant du cryptique à la confession, tu te sentais instantanément plongé dans ce monde privé et son lot de mystères… et ça fonctionne encore.
Troy Von Balthazar – “Kings Crossing”
Ma chanson préférée d’Elliott Smith est extraite d’un enregistrement live au théâtre Henry Fonda de Los Angeles. C’est Elliott qui joue la chanson “Kings Crossing” avec seulement sa guitare acoustique et sa voix. Les paroles de ce titre sont incroyables et la performance se joue vraiment sur un fil. La chanson s’effondre quasiment à plusieurs reprises, mais il parvient à continuer de la jouer. Puissant.
Thomas Andrei, journaliste à Konbini UK – “2:45 AM”
Une théorie assez répandue dans le monde des amateurs de folk mélancolique prétend que les gens qui n’aiment pas Elliott Smith n’ont pas d’âme. C’est probablement vrai. Si vous trouvez ça niais, vous irez probablement en enfer et c’est tant mieux. Ça va sonner un peu cliché, mais si un soir d’automne aviné vos oreilles sont tombées sur “2:45AM” alors qu’il était vraiment 2:45AM, votre cœur a probablement un peu flanché.
Si vous n’êtes pas convaincu, réécoutez ça :
It’s 2:45 in the morning / And I’m putting myself on warning / For waking up in an unknown place / With a recollection you’ve half-erased
Maintenant vous pouvez probablement visualiser le vieil Elliott, qui à 34 ans en paraissait 50, évanoui dans un tas de neige sale, une bouteille de vinasse le bouchon vissé à la main. Si vous n’êtes toujours pas ému, on peut rien faire pour vous.
Louis Lepron, journaliste à Konbini FR – “Speed Trials”
Courtes, intenses et imagées. Si on devait résumer sous une douce torture les chansons d’Elliott Smith, je choisirais ces trois mots. “Speed Trials”, aux côtés des fabuleux “Angeles” ou “Between The Bars”, illustre parfaitement cet équilibre, composant le marbre d’une discographie qui s’est notamment exprimée par une simplicité musicale, entre des harmonies vocales, une guitare acoustique et un semblant de rythmique.
Car, finalement, les paroles étaient amplement suffisantes pour nous transporter loin, vers un sourire :
It’s just a brief smile crossing your face / I’m running speed trials standing in place
Theo Chapuis, journaliste à Konbini FR – “Stupidity Tries”
Elle sonne un peu pompeuse, cette chanson d’Elliott Smith. Avec son cortège d’accords compliqués et ses arrangements chiadés, “Stupidity Tries” dénote avec la construction squelettique des titres qui ont fait de lui ce chanteur désabusé de la folk song post-guerre froide. Mais vous savez ce qu’il en est : à la découverte d’une seule et unique chanson qui vous tranche le cœur en deux, même si le reste de la discographie est meilleur, il est difficile de renier la première écoute.
Pour moi, la magie se cache dans l’envolée d’un refrain, dans la fausse gaieté de cette guitare électrique, dans cette voix qui tente désespérément de contredire la fatalité des choses… et de désespérer, avant de reprendre, ad lib, cette mélodie incessante. Elliott Smith écrivait des chansons qui étaient à la fois des allers simples vers le spleen – et des antidépresseurs.
Couldn’t think of a thing / That I hope tomorrow brings / Oh what a surprise / Stupidity tries
The Color Bars Experience se produira le mercredi 29 avril à l’Auditorium de Bourges, dans le cadre du Printemps de Bourges, avant une tournée. Par ici pour plus d’infos.