Six mois après la disparition de Simon Carpentier, la moitié du duo, on découvre un peu plus ce que sera le premier album de Her à travers un clip puissant.
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Depuis le décès de Simon Carpentier en août dernier, Victor Solf n’a pas vraiment eu le temps de se poser. L’autre membre de Her a dû continuer la tournée, qu’il assurait malheureusement sans Simon déjà depuis quelques mois, la faute à un cancer qui le rongeait depuis des années. Une tournée intense qui a parfois amené Victor et ses musiciens à faire 19 dates en un mois. Malgré la peine et cet emploi du temps surchargé, l’artiste a réussi à concocter et à tourner un clip, ô combien important.
Petit retour en arrière. Victor et Simon étaient amis depuis plus de dix ans, étudiant tous deux à Rennes. Leur amour commun de la musique les a poussés à se lancer dans l’aventure The Popopopops, d’avril 2007 à octobre 2013. Après deux EP, des tremplins, une poignée de concerts et un album, le groupe se scinde, mais les deux amis décident de continuer à bosser ensemble. C’est là que né Her, en avril 2015. “We Choose” est premier morceau qu’ils composent.
Et c’est précisément celui-ci qui se retrouve clippé en 2018. Il devient ainsi le premier single du premier album de la formation, démarré quelques semaines avant la disparition de Simon. Et c’est justement avec ce morceau que s’ouvrent leurs concerts depuis pas mal de temps maintenant. C’est peu dire que le titre est important.
“Ce n’est pas que cette chanson marque la fin, mais plutôt qu’elle signifie le début de quelque chose”
Mais c’est encore Victor qui l’exprime le mieux. Joint au téléphone, le musicien nous explique toute l’histoire de ce clip et de ce morceau :
“Il y a eu une période très intense après la disparition de Simon, car c’était notre plus grosse tournée. Mais on a fait le clip en même temps. C’est une chanson importante parce que c’était la toute première qu’on a écrite ensemble, on entrait toujours sur scène avec…
Donc Simon et moi voulions faire un clip, mais nous n’avons pas eu le temps d’y réfléchir avant sa disparition, donc ça a été une grosse pression pour moi. J’ai eu la chance de travailler avec Yoann Lemoine, et c’est lui qui a amené ses amis sur le tournage et qui se sont occupé de la réal et de l’écriture.
On a brainstormé pendant un moment, car l’idée était compliquée. Il fallait signifier l’absence de Simon sans tomber dans l’opportunisme ni le glauque. Cette chanson est pleine d’espoir. À l’époque, on avait écrit sur le fait de continuer la musique malgré tout, parce que notre ancien groupe s’arrêtait. On voulait dire que c’était vital pour nous et qu’on allait tout faire pour accomplir notre rêve, pour réussir ce rêve un peu dingue de faire une musique qui nous ressemble.
Ce clip devait exprimer tout ça. On a beaucoup réfléchi et on a fini par arriver à cette idée. Toute l’histoire de cette chanson, qui est aussi la première de l’album, est très symbolique. Ce sera aussi le début d’une nouvelle histoire. L’idée, ce n’est pas que cette chanson marque la fin, mais plutôt qu’elle signifie le début de quelque chose, à l’image de ce qu’a toujours été Simon.
Il était malade depuis des années, mais n’a jamais voulu écrire sur la mort, il privilégiait la vie, l’espoir. Il n’a jamais voulu s’exprimer sur sa maladie, il ne l’a fait qu’un mois avant sa disparition, quand il ne pouvait plus monter sur scène. Il fallait vraiment qu’on fasse attention à ce qu’on faisait.”
Un premier album fait à quatre mains
Mission accomplie. Le clip, visuellement sublime, fera monter les larmes à plus d’un. La chanson aussi, en partie pour ses paroles – que vous trouverez à la fin de cet article. D’autres singles devraient sortir dans les prochaines semaines, avant l’arrivée de l’album, prévu pour le 30 mars prochain. “Il était fini à 100 % avant que Simon ne disparaisse”, précise Victor, avant d’ajouter :
“Cet album, c’est vraiment nous deux, il n’est pas centré sur sa maladie. C’est difficile parce qu’il y a eu un vrai élan de sympathie depuis sa disparition. Il ne faut pas oublier que Her, c’est plus que ça, c’est surtout de la musique soul et électronique. Ce serait mentir de dire que la maladie n’a pas toujours fait partie de Her, disons qu’on l’abordait à travers l’amour, la vie.”
Dans cet album, il y aura de la pop, de la soul, de l’electro, et même un peu de rap. C’est ça la recette Her, et elle ne devrait pas changer dans les années à venir : “Mon boulot, c’est de continuer ce qu’on avait fait jusque-là, dans la même foulée, et de finir le tout, que l’album soit le plus possible à l’image de notre dualité”, conclut l’artiste.
“We choose the way we’ll be remembered
No you won’t smoke me to embers
We choose you’re not the one guiding
No you can’t be denying
I think I think we could do anything
Our wings are broke but we’ll keep on gliding
We refuse to be the one dying
No you can’t be denying
We choose it’s time to subside
Our muse will never die
I think I think we could do anything
Our wings are broke but we’ll keep on gliding
I think I think we could do anything
Our wings are broke but we’ll keep on gliding
We choose… Our muse will never die
I think I think we could do anything
Our wings are broke but we’ll keep on gliding
I think I think we could do anything
Our wings are broke but we’ll keep on gliding”