Cet été, je vous ai raconté les coulisses de ma fabuleuse interview avec Norman Reedus, qui s’est terminée en strangulation consentie. Après avoir lu mon article, un ami m’a dit : “Mais attends, ce n’est pas que le mec de The Walking Dead, c’est aussi un des motards du clip ‘Judas’ de Lady Gaga !” Je me suis ruée sur YouTube pour ressortir ce beau dossier : effectivement, on y voit Norman Reedus, tout jeune, dans un clip rococo et kitschissime, sorti en mai 2011, soit six mois après le lancement du tout premier épisode de The Walking Dead.
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Norman Reedus n’était pas encore le “phénomène Daryl” qu’il deviendra plus tard ; il en était à ses balbutiements de superstar. Pour coller au personnage de Daryl, motard qui défonce des zombies avec son arbalète, le voilà sur une Harley-Davidson, blouson en cuir clouté et bandana rock, à interpréter Juda. Lady Gaga incarne Marie Madeleine, disciple de Jésus (campé par Rick Gonzalez, portant une couronne d’épines), qui le suit jusqu’à ses derniers jours. Sur de grosses motos, ce gang de douze apôtres se dirige vers Jérusalem.
À part chevaucher son bolide et faire quelques apparitions dans le fond, on peut le voir s’enivrer, trébucher dans un escalier, poussé par la chanteuse elle-même, embrasser le cou d’une femme, se faire barbouiller de rouge à lèvres, patauger dans une baignoire avec Jésus, et déposer un baiser de la trahison fatale sur la joue du fils de Dieu. L’ambiance globale imite celle de cette scène culte d’Une nuit en enfer, de Robert Rodriguez, avec Salma Hayek. On peut aussi y trouver une référence à La Naissance de Vénus, de Sandro Botticelli.
Ce qui est ironique, c’est que Norman Reedus est la deuxième star du clip (après Lady Gaga, bien sûr), et qu’il a le second rôle, que Juda, c’est bien lui, et qu’on le voit moins que ce Jésus musclé. Ce clip réalisé par Gaga et Laurieann Gibson reprend l’histoire biblique de Juda trahissant Jésus, et a choqué les croyant·e·s à sa sortie. La vidéo s’achève par l’extravagante mort non pas de Jésus ou de Juda, mais de Marie Madeleine, lapidée par la foule, certes, mais arborant du Thierry Mugler. Crever, oui, mais avec classe.