Guerre en Ukraine : durant la nuit, l’artiste James Colomina installe des sculptures pleines d’espoir

Guerre en Ukraine : durant la nuit, l’artiste James Colomina installe des sculptures pleines d’espoir

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© James Colomina

Le rouge Colomina s’est répandu dans tout Kyiv dans l’attente de jours meilleurs.

Connu pour ses œuvres rouges, l’artiste James Colomina n’a pas fini d’installer ses sculptures en Europe. Cette fois-ci, le sculpteur s’est rendu à Kyiv pour la journée de l’indépendance ukrainienne afin d’y déposer une Petite Fille au tournesol, sa nouvelle sculpture symbolisant le renouveau et l’espoir pour l’Ukraine. L’artiste toulousain questionne par le biais de ses œuvres la condition humaine et ses travers. Son “rouge Colomina” est le caractère spécifique de ses sculptures de rue installées dans des lieux de passage, le but étant d’amener le public à la réflexion et l’interaction. James Colomina révèle ses sculptures au lever du jour pour créer un effet de surprise.

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La Petite Fille au tournesol est un message d’espoir. On y aperçoit une jeune fille entourée de tournesols prête à en cueillir. “Cette installation marque une nouvelle ère pour le pays, celle de la liberté, de la fierté. Les tournesols, l’emblème de l’Ukraine, incarnent la résilience et la détermination du peuple ukrainien à reconstruire, à s’épanouir malgré les épreuves”, déclare l’artiste.

© James Colomina

La symbolique de l’enfant dans l’art est par ailleurs signe de pureté, d’innocence mais aussi de renouveau, renvoyant au message que James Colomina qui appelle à “la vision d’un avenir lumineux”. Suite à cette installation, l’artiste a installé d’autres œuvres dans les rues de Kyiv. L’Attrape-cœur, qui représente un petit enfant tenant un cœur devant son visage avec un ours en peluche à côté de lui, symbolise l’innocence et la vulnérabilité des enfants en temps de guerre :

“En choisissant la devanture du métro de Kyiv, j’ai voulu mettre en lumière le rôle de ces lieux devenus des abris pour protéger les civil·e·s des bombardements, offrant un semblant de sécurité dans des moments de grande menace. Le cœur que l’enfant tient devant son visage représente l’amour, la compassion, et l’espoir – des valeurs essentielles face à la violence et la peur.

Le nounours, symbole de l’enfance et du réconfort, rappelle que même dans les moments les plus sombres, les enfants ont besoin de protection et de tendresse. Placée à côté d’un parc, cette sculpture évoque aussi la liberté du jeu et le droit des enfants à vivre leur enfance en toute insouciance. À travers cette œuvre, je souhaite souligner l’importance de préserver l’humanité et l’amour, surtout pour les plus jeunes, dans ces temps troublés”, explique l’artiste.

© James Colomina

La Colombe est une autre œuvre de James Colomina installée durant le couvre-feu. L’oiseau perché sur un lampadaire tient un rameau d’olivier dans son bec, symbolisant la paix et l’espoir. “En l’installant sur la place de l’Indépendance, j’ai voulu rappeler l’aspiration profonde du peuple ukrainien à la paix et à la liberté. Elle veille au-dessus des drapeaux des soldats, rendant hommage à leurs sacrifices tout en portant un message d’espoir pour un avenir sans guerre. Cette œuvre est un appel à la fin du conflit et au triomphe de la paix et de la dignité humaine”, poursuit-il.

© James Colomina

La Petite Fille à la balançoire, installée sous le pont menant à la place de l’Indépendance, porte un casque sur sa tête, ce qui crée un réel contraste entre l’image innocente d’un enfant et l’horreur de la guerre. “En plaçant cette œuvre sous un pont où flottent les drapeaux du monde entier, j’ai voulu rappeler que la paix en Ukraine est une cause mondiale, et que la solidarité internationale est essentielle pour protéger l’innocence et offrir un avenir meilleur aux générations futures”, détaille le street artiste.

© James Colomina

La Marelle, placée dans le parc Taras Shevchenko, prend la forme d’un missile russe entouré de fleurs et de nuages. La marelle représente l’enfance et la forme du missile la menace constante d’attaques. “Les fleurs à la base du missile représentent l’espoir et la résilience, tandis que les nuages au sommet suggèrent un avenir incertain. En transformant un symbole de destruction en un terrain de jeu, j’ai voulu montrer que même au milieu du conflit, il est possible de rêver de paix et d’un futur où la violence ne menace plus l’innocence de l’enfance”, décrit James Colomina.

© James Colomina

Enfin, Le Messager fait partie des dernières œuvres installées ces derniers jours. Incrusté dans le mur, un enfant vient porter un message de soutien. Installée sur le mur de la Poste principale de Kyiv, l’enfant y dessine le trident ukrainien. “Cet enfant symbolise un messager venu soutenir l’Ukraine sur un lieu de commémoration des héros ukrainiens, notamment ceux des révolutions, dont celle de Maïdan.”

© James Colomina

Ces œuvres ne sont pas les premières de l’artiste qui a la volonté d’émouvoir le public avec ses sculptures rouges, couleur de l’amour et du sang. En 2020, James Colomina avait fait réagir le public en installant une sculpture d’Emmanuel Macron dans un camp de sans-abri, ayant pour but de sensibiliser à la hausse de la pauvreté à Paris.