Gérard Darmon accusé de violences sexistes et sexuelles par neuf femmes

Gérard Darmon accusé de violences sexistes et sexuelles par neuf femmes

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(© Jean-Claude Lother – 2024 Nolita Cinema – Zamba Productions)

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Par Manon Marcillat

Publié le

Propos et gestes "déplacés", "humiliations", "insultes sexistes" et "sentiment d’insécurité" sont décrits par ces techniciennes.

Une enquête de Politis dévoile les agissements de Gérard Darmon sur le tournage de six films, accusé de violences sexistes et sexuelles par neuf femmes, jeunes et à peine majeure pour l’une d’entre elles. Habilleuses, maquilleuses, coiffeuses ou assistantes de réalisation, toutes sont en bas de la hiérarchie des plateaux de tournage, à des postes interchangeables.

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Les faits relatés par ces témoignages datent, pour le plus ancien, de 2018 sur le tournage de Vous êtes jeunes, vous êtes beaux. Une stagiaire, alors âgée de 19 ans, reporte à Politis des avances non sollicitées, des propositions sexuelles déplacées et des insultes à caractère sexuel après qu’elle a refusé ces propositions. “Il me parlait extrêmement mal. Il me disait ‘bonjour chienne, tu préfères que je t’appelle chienne ou petite cochonne ?'”, se souvient-elle. Alertée, la production choisira de remplacer la jeune femme par un autre assistant en réalisation. Contacté par la rédaction, Gérard Darmon ironise sur ces propos.

Sur le même tournage, trois autres femmes rapportent des “réflexions constamment graveleuses notamment dirigées à l’encontre des jeunes femmes”, des relations de domination et des gestes déplacés pouvant s’apparenter à des agressions sexuelles dans le cas de la première assistante de réalisation qui raconte que l’acteur aurait “mis sa main entre [s]es cuisses en [lui] disant bonjour”.

“Aucune femme ne devait se trouver seule avec lui”

Sur le tournage récent d’On fait quoi maintenant ?, une technicienne rapporte des remarques incessantes de Gérard Darmon sur ses habits et son corps. “La seule interaction qu’il est capable d’avoir avec moi, c’est sur mon physique.” À la fin du tournage, il lui écrira un mot sur son carnet, consulté par Politis : “Nous n’avons pas beaucoup parlé, mais moi, je t’ai regardé [sic] quand tu ne le savais pas. Et j’ai bien aimé.” Une autre technicienne rapporte quant à elle des crises de colère inexpliquées de la part de l’acteur.

Sur un autre tournage récent, une technicienne rapporte des remarques liées à son origine maghrébine et un geste à son égard pouvant être qualifié d’agression sexuelle. L’acteur lui aurait “attrapé le visage pour se coller quasiment à [ses] lèvres et dire : ‘Ah, cette bouche, qu’est-ce que j’aimerais l’embrasser !'”

La réputation de l’acteur a récemment conduit des équipes de film à imposer qu’aucune femme ne se trouve seule avec lui, comme ce fut le cas sur le tournage d’Aimons-nous vivants. Dix autres femmes, qui se sont confiées à Politis, ont finalement souhaité ne pas apparaître dans cette enquête. Contacté, Gérard Darmon nie avoir été l’auteur de propos ou de gestes déplacés et a rapidement dévié vers des insultes et des menaces envers le journaliste qui lui a communiqué ensuite une liste de questions par mail et par message, à laquelle il n’a pas répondu.