FRENCHMEN #8 : Josman, Neo future star

FRENCHMEN #8 : Josman, Neo future star

Ils représentent la nouvelle vague du rap français. Freestyles, interviews, photos : de leur style à leur flow, voici les FRENCHMEN, par Konbini. Après Prince Waly, Demi Portion, Siboy, Sofiane, Sianna, Roméo Elvis et Ichon & Bon Gamin : Josman. 

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En 2013, il remporte la finale d’End of the Weak (un concours de rap et d’improvisation réputé). En 2015, il commence à se faire un petit public avec son premier projet, l’EP Échecs positifs. Il embraye en 2016 avec une mixtape convaincante : Matrix.

Depuis le Cher, Josman a modestement fait son petit bout de chemin. Sa prochaine destination : 2017, avec une prochaine mixtape dans le sac, intitulée “Zero Dollar”. Son trajet l’a conduit à Konbini, pour faire partie de nos premiers #FRENCHMEN, dont il remplit le seul critère : n’avoir sorti aucun album avant 2017.

-> Retrouvez les précédents FRENCHMEN juste ici

Le résultat : une session freestyle bien propre, sur une prod’ exclusive signée Black Stars – beatmaker attitré de cette série –, avant une petite interview mystère… dans laquelle se glissent quelques indices sur Josman, à éclaircir en écoutant des morceaux qui parlent d’eux-mêmes, proposés dans l’entretien à lire ci-dessous.

Jeune et mystérieux, Josman est "àl pour faire du sale comme never"  Interview et photos au bas de son freestyle

Publié par Konbini sur mardi 11 avril 2017

Konbini | Quel est ton vrai prénom ?

Josman | J’ai un prénom composé, dont Josman est le diminutif : Jos et Man. “Josman”, c’est mon premier surnom. C’est ma grande sœur qui me l’a donné quand j’étais bébé en fait, et c’est resté.

Quand et où es-tu né ?

J’suis né il n’y a pas très longtemps pour certains et il y a très longtemps pour d’autres (rires). Mais je suis né en France, et je suis arrivé à Paris il y a quelques années maintenant.

On peut trouver une partie de réponse à cette question dans l’un de tes morceaux…

Ouais, on peut trouver dans ma musique beaucoup de réponses à des questions qui se posent sur moi. Dans “Fucked Up Part. II” je donne mon département de naissance, par exemple, et des indices sur l’endroit où je suis dans Paris.

Ok, on va lancer l’enquête.

[Rires] Et j’ai aussi fait un morceau qui porte le nom de ma ville de naissance, mais que je n’ai jamais sorti pour l’instant.

Tu entretiens un côté mystérieux… parce que tu considères que ta musique parle d’elle-même ?

Je fais d’abord de la musique, depuis assez longtemps, par pur kiff. Juste faire de la musique et ne pas être un personnage public. C’est pour ça que je ne me mets pas en avant ou que je ne donne pas énormément d’informations sur moi, parce que l’information la plus importante sur moi c’est la musique.

Dans les morceaux que t’as pu sortir jusqu’ici, il y a un côté très personnel. 

C’est pour ça que je ne parle pas trop de moi en dehors de la musique, parce que j’estime que je le fais déjà vraiment beaucoup dans la musique.

Même sans paroles, j’avais déjà trouvé un kiff à faire du son parce que j’ai commencé par faire des prods. Et j’aimais bien le côté créatif. Ça me procure une satisfaction personnelle d’avoir accompli quelque chose par ma propre création, mes propres idées qui sortent de mon cerveau.

Autre élément dont j’aurais besoin pour mon enquête : quelles sont tes origines Tu peux répondre en musique si tu préfères, ça me va. 

Justement, dans “Monnaie”, je parle les deux langues de mes deux pays d’origine.

Les morceaux donnent vraiment trop d’indices hein !

[Rires]

Au moins les gens t’écouteront. Je voulais aussi parler du morceau “Matrix”, on capte directement la référence dans le titre. 

Matrix, je l’ai vu tôt et l’ai redécouvert tard. Et c’est là que j’ai compris beaucoup plus de choses enfouies dans le film que lorsque je l’avais vu pour la première fois. J’aime bien les films “intelligents” on va dire, comme Matrix. Mais je l’ai revu en 2016, juste avant de faire le son.

C’était le dernier morceau que j’avais fait de ma mixtape, qui a finalement porté le même nom parce que je trouvais que ce titre faisait un bon liant pour tout le projet [à écouter juste ici, ndlr].

J’en ai fait le morceau phare parce que je trouvais que c’était la clef qui ouvrait la porte de tout le reste.

La porte de ta matrice. 

C’est ça, la porte de ma matrice.

À quels artistes ouvrirais-tu la porte de ta matrice ? 

Ceux du hip-hop en général. Après, il y a Lil Wayne qui m’a beaucoup marqué quand j’étais petit. Busta Rhymes aussi.

Bonnes références… Quel est le dernier album que t’as grave kiffé ? 

Culture de Migos, c’est le feu. Ça fait longtemps que ces gars méritent d’avoir cette lumière-là, parce qu’ils ont toujours apporté ce côté réel tout en faisant de la bonne musique.

Yes.

Quand Lil Wayne te marquait, plus jeune, tu faisais quoi de ta vie ? J’ai un de tes morceaux en tête en te posant cette question…

Ah, il y a pas mal de morceaux où je parle de la période du lycée, du fait que j’étais à la fac et que j’ai arrêté… Ouais, c’est dans “PussyBoyz”, où je dis que je me tue à la tâche depuis que je ne vais plus à la fac et tout.

J’ai la réponse, mais il faut qu’on parle de lui vu qu’il a pas mal de talent : avec quel producteur t’as préféré bosser jusqu’ici ? 

Avec Eazy hein [rires]. Avec Eazy Dew on est des potes avant tout, et aujourd’hui on forme un duo sur scène comme sur plusieurs morceaux. On a fini par se trouver et se comprendre.

Et je sais que, comme c’est mon pote, je peux plus me permettre de lui dire que j’aime pas un truc, tu vois. Je me sens à l’aise, et le travail n’est pas vraiment du travail avec lui.

Quelle est sa particularité par rapport à d’autres beatmakers, selon toi ? 

C’est le meilleur [rires]. Il sait tout faire, et donner plusieurs ambiances différentes à mes morceaux. On n’a pas forcément les mêmes goûts mais on arrive toujours à se mettre d’accord.

Lequel de tes morceaux considères-tu comme le plus important jusqu’ici ? 

C’était mon tout premier morceau, que j’avais publié à l’époque de Myspace, Skyblog et tout… il n’y a que mon frère qui doit encore le détenir.

Pourquoi est-il si important ?

Il est important pour moi, parce que depuis y avoir goûté, j’ai toujours eu envie de rapper. C’est avec ce morceau que j’ai commencé à rapper et c’est grâce à lui si je rappe encore aujourd’hui.

Il s’appelait comment ?

“J’arrive”, il annonçait la couleur [rires].

T’as ensuite sorti deux projets : un premier EP, Échecs positifs, et une mixtape, Matrix. Aujourd’hui, comment est-ce que tu considères tes débuts ?

Au tout début, quand j’allais en studio, j’essayais de rentabiliser le temps, de faire quatre morceaux en une heure par exemple.

J’avais pas forcément les moyens de me payer le studio, donc dès que je pouvais faire du son, je me dépêchais pour faire plusieurs morceaux le plus vite possible. Ça ne me donnait pas forcément le temps de me concentrer et de vraiment explorer tout ce que je pouvais faire.

Alors que maintenant, j’écris, je fais des prods, je coréalise mes clips… avec mes potes. Je fais tout avec mes potes. Et mon premier projet, Échecs positifs, c’était un apprentissage. J’ai appris à faire de vrais morceaux, trouver un bon refrain… C’était la première fois que j’avais accès à un vrai studio, avec du temps, pour découvrir tout ce que je savais faire.

Même si je pense que je découvrirai à l’infini, sans calculer où je suis ni où je vais.

Rendez-vous demain soir pour le 9e épisode des FRENCHMEN.

Une série dédiée à Polo, force et courage. <3

Crédits :

  • Auteur du projet et journaliste : Rachid Majdoub
  • Direction artistique : Arthur King, Benjamin Marius Petit, Terence Mili
  • Photos : Benjamin Marius Petit
  • Vidéo (cadrage, montage) : Paul ‘Polo’ Bled, Mathias Holst, Simon Meheust, Redouane Boujdi, Adrian Platon, Maxime Touitou, Fanny
  • Son : Manuel Lormel
  • Remerciements : à tous les rappeurs ayant accepté de participer et à leurs équipes, à la team Konbini ayant aidé de près ou de loin, Lucille, Florent Muset, les attachés de presse cools, Julien Choquet pour la disponibilité de son enregistreur audio, Thomazi pour sa petite enceinte Supreme, XXL Magazine…