Fashion Week de Milan : quand la mode se mobilise contre le fascisme

Fashion Week de Milan : quand la mode se mobilise contre le fascisme

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capture d’écran de l’instagram @donatellaversace

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Par Coumbis Hope Lowie

Publié le

Pardon, l’extrême droite. Pas le fascisme. Même si là, c’est vraiment chou vert et vert chou.

La mode est souvent considérée comme frivole. Comme la mise en beauté, les soins de la peau, le bien-être et tout ce qui est socialement attribué aux femmes. Pourquoi ? Le sexisme, que diable. Là, on rentre dans un autre débat. Tout ça pour vous dire que considérer la mode comme une sphère frivole, c’est mal la connaître.

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Car depuis ses débuts, elle et ses acteurs ont pris part à la plupart des révolutions humaines et mouvements sociaux, comme le droit à l’avortement, le mariage pour tous, l’égalité femmes-hommes, le climat… Et là, ces dernières semaines, elle s’est attaquée à la montée de l’extrême droite.

En Italie, les sondages prévoyaient ces dernières semaines une victoire du parti d’extrême droite de Giorgia Meloni, les Fratelli d’Italia. Et ils avaient raison. Ce dimanche 25 septembre, l’alliance des différentes droites, dirigée par le parti Fratelli d’Italia — que les médias caractérisent comme post-fasciste — a obtenu plus de 44 % des suffrages. Une majorité nette qui fait peur et rappelle à beaucoup qu’il n’y a pas si longtemps que cela, le pays a vécu des heures sombres sous le fascisme.

Différents corps de métier, dont ceux de la mode, ont décidé de lutter à leur manière. Les designers ont, eux, opté pour les réseaux sociaux. Donatella Versace a demandé, sur Instagram, aux Italiens d’aller voter et a rappelé que “ces élections sont importantes pour notre pays ! Votez pour protéger les droits acquis”.

Le directeur artistique de la maison Valentino est, quant à lui, fou de rage en pensant à ces “gens, des êtres humains qui, en ce moment, peuvent craindre, avoir peur des conséquences de ces élections.’

Parce que oui. La victoire du parti de Giorgia Meloni ne veut pas seulement privilégier les intérêts italiens. En plus de vouloir fermer les portes aux migrants et de lutter contre “l’islamisation”, il se montre hostile à l’avortement, au mariage pour les homosexuels et à tout ce qui va à l’encontre des valeurs de la famille chrétienne.

Les créateurs, mannequins et autres influenceurs de mode italiens voulaient essayer de changer la donne en sensibilisant ceux qui avaient décidé de s’abstenir. Chiara Ferragni a donc demandé à ses millions de followers de défendre “les droits des femmes à l’avortement, le droit des personnes LGBT à ne pas être battues, insultées, discriminées, le droit de ceux qui souffrent de décider de leur propre vie, celui d’un enfant de se sentir appartenir à ce pays même s’il est fils d’étrangers”.

Les maisons de couture, comme Gucci et Giorgio Armani, se sont mobilisées pour permettre à tous ceux qui travaillaient sur la Fashion Week de Milan d’aller voter. Malheureusement, tout cela n’a pas été suffisant.