Le “jumeau numérique” du chef-d’œuvre de Michel-Ange Buonarroti, conservé à la Galerie de l’Académie de Florence, a été réalisé par une équipe de technicien·ne·s de la société Hexagon Italia, sélectionnée par l’Université de Florence pour réaliser cette première. Cette opération a été rendue possible par l’utilisation d’instruments sophistiqués, notamment d’un “scanner à lumière structurée” StereoScan Neo et d’un appareil de relevés laser Leica Absolute Tracker AT960.
À voir aussi sur Konbini
Après le relevé numérique des mesures de l’imposante sculpture de 5,20 mètres de hauteur, qui a requis pas moins de deux semaines, des imprimantes 3D ont permis de re-sculpter le David dans des blocs de résine acrylique, qui a été ensuite confié à des artisan·ne·s et restaurateur·rice·s pour lui donner l’apparence de l’œuvre originale, grâce à l’application de poudre de marbre.
© Carlo Bressan/AFP
“L’initiative est intéressante du point de vue technologique mais est aussi un moyen d’appliquer des techniques réservées habituellement au secteur industriel dans le domaine de la protection des œuvres d’art et de la recherche scientifique, contribuant ainsi à la diffusion du patrimoine artistique de notre pays”, s’est réjoui un responsable de Hexagon Italia, Cesare Cassani, dans un communiqué.
“Nous nous sommes retrouvés face à un double défi. D’une part, la dimension de la statue, qui est considérable et requiert des instruments capables de reconstituer en mode numérique un objet de cette dimension […]. L’autre défi, encore plus complexe, a été la fidélité de la reproduction de la statue”, a expliqué à l’AFP le responsable marketing de Hexagon Italia, Levio Valetti, dans un entretien téléphonique.
© Carlo Bressan/AFP
“Nous sommes rapprochés de la réalité à quelques centièmes de millimètres près. Il s’agit d’une reproduction bien plus précise que celles réalisées dans le passé, y compris les moulages”, a-t-il souligné. “Aujourd’hui les moulages ne sont d’ailleurs plus possibles, nous-mêmes nous avons réalisé la numérisation de la statue avec des instruments optiques sans jamais ne serait-ce que l’effleurer.”
La copie est-elle à la hauteur de la sculpture originale ?
La statue – qui pèse 550 kilogrammes en incluant sa base, soit environ dix fois moins que l’originale (de six tonnes) – sera exposée au Pavillon italien de l’Expo de Dubaï, où elle est arrivée en avril 2021.
© Carlo Bressan/AFP
Emblème de la Renaissance italienne, le David sculpté par Michel-Ange entre 1501 et 1504 dans un unique bloc de marbre de Carrare représente le héros biblique au moment où il s’apprête à affronter le géant Goliath avec sa fronde. Cette statue est souvent considérée comme l’idéal de la beauté masculine.
“Personne ne pourra jamais y arriver parce qu’aucune représentation ne pourra jamais avoir le pathos de l’original”, a estimé la directrice de la Galerie de l’Académie, l’Allemande Cecilie Hollberg, citée par le quotidien Corriere della Sera. Elle préfère y voir “un archétype qui ne pourra jamais égaler et se rapprocher de l’original, mais sera son messager, son alter ego technologique artistique et artisanal”.
© Massimo Sestini/AFP
Avec AFP.