Exils, scènes d’amour, Art Basel Paris : 5 expos à ne pas rater en octobre

Exils, scènes d’amour, Art Basel Paris : 5 expos à ne pas rater en octobre

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© Zhang Zhidong

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

Au programme : les soft skills de Mohamad Abdouni, des foires d’art, de la photographie émergente chinoise, des exils et des scènes d’amour.

Chaque mois, nous passons en revue les événements artistiques de notre beau pays, la France, afin de vous proposer la crème de la crème des expositions. Au programme : les soft skills de Mohamad Abdouni, des foires d’art, de la photographie émergente chinoise, des exils et des scènes d’amour.

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AKAA & Art Basel Paris au Carreau du Temple et au Grand Palais, à Paris

“Cette année, la foire Also Known As Africa (AKAA) poursuit la mise en lumière des conversations qu’entretient l’Afrique avec les Amériques et les Caraïbes, notamment par un coup de projecteur sur la scène ultramarine. Des cartes blanches à des artistes et commissaires invité·e·s porteront la voix de ces scènes artistiques bouillonnantes de la France d’Outre-mer.”

“Art Basel Paris rassemblera 195 galeries issues de 42 pays et territoires, parmi lesquelles 64 disposent d’espaces en France, et 53 primo-exposants, offrant une expérience unique d’excellence artistique dans tous les médiums et plus de cent ans d’histoire de l’art. L’arrivée de la foire au Grand Palais, après trois ans de rénovation, est le point d’orgue du lien qui unit Art Basel à la capitale française.”

Du 18 au 20 octobre 2024.

Mohamad Abdouni – “Soft Skills” à Lafayette Anticipations, à Paris

“Mohamad Abdouni travaille à la préservation d’histoires incomplètes ou sur le point de disparaître. Au fil des années, il a tissé un réseau de relations avec des figures dépositaires de mémoires marginales et cachées, ainsi qu’avec leurs archives photographiques. Il comble ensuite les vides et les silences de ces témoignages avec des fictions qu’il déploie notamment grâce à l’IA et les nouvelles technologies.

Pour son exposition personnelle à Lafayette Anticipations, l’artiste libanais poursuit cette recherche et adopte cette fois une démarche introspective pour plonger dans sa propre histoire. Avec ‘Soft Skills’, il propose ‘un retour au pays natal’, la région de Bekaa au Liban, et s’attarde sur son enfance et son adolescence, période lors de laquelle il s’est vu imposer une masculinité étroite et limitante.

Adulte, il incarne désormais une identité que l’enfant qu’il était peinait à entrevoir, et jette un regard mêlé de nostalgie bienheureuse et de gravité teintée d’humour sur son passé. Il s’attarde sur les figures, les archives et les bibelots familiaux et se remémore les personnages mythiques ou monstrueux qui peuplent toujours son imaginaire.

L’artiste réexamine ses désirs de garçon queer, l’impossible incarnation d’une masculinité hétérosexuelle ou l’homo-érotisme de la camaraderie. Cette (re)lecture queer, ‘soft skills’, présente une réinvention jubilatoire d’autres manières de se comporter et de s’affirmer.”

Du 16 octobre au 17 novembre 2024.

“Bi Hu Suo” — À propos de la photographie chinoise émergente au Centre d’Arts Ronzier, à Valenciennes

“Prolifique, turbulente, la nouvelle scène photographique se développe démesurément depuis quelques années dans l’Empire du Milieu. Quels sujets animent cette génération d’artistes confrontée voire stimulée par la charge du pouvoir et de l’histoire d’une nation si complexe ?

Relations chinoises-états-uniennes, évocation de la révolution culturelle, thématiques sécuritaires ou encore question du genre, les quatre artistes ici présenté·e·s ont pour point commun d’aborder des sujets sensibles, actuels mais délicats. Avec les œuvres des artistes : Zhang Zhidong, Zheng Andong, Ye Wuji & Wang Yingying.”

Jusqu’au 19 octobre 2024.

“Exils – Regards d’artistes” au Louvre-Lens

“Que fait l’exil à la création ? Quelle forme la création lui donne-t-elle ? L’exil rend-il la création différente, singulière ? Nombreux·ses sont les artistes qui ont connu l’exil, pour un temps ou pour la vie. Nombreuses sont les figures artistiques et littéraires qui incarnent ce départ vers un ailleurs.

L’exposition interroge les liens entre création et sentiment d’exil. Dans un parcours qui évoque les exils dans leur diversité, elle replace cet enjeu dans le temps long de l’histoire et de l’histoire de l’art. À partir des grands mythes et récits fondateurs, ce projet adopte une vision pluridisciplinaire, à la fois réelle et sensible, fondée sur la manière dont les expressions artistiques dévoilent et illustrent l’expérience humaine de l’exil. L’exposition traverse les époques et les géographies, faisant également une large part à la création contemporaine.

Homère, Ovide, Jacques Louis David, Élisabeth Vigée Le Brun, Victor Hugo, Gustave Courbet, Marc Chagall, Nil Yalter, Kimsooja, Yan Pei-Ming, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, Barthélémy Toguo ou encore Marco Godinho… Les artistes questionnent le départ, le déplacement, la complexité de l’arrivée, le déracinement, mais aussi le rôle décisif de la rencontre et de l’accueil.

Riche de près de 200 œuvres, l’exposition se veut comme une manifestation sensible, mettant en avant la création artistique, picturale, sculptée, photographiée, filmée, littéraire, poétique, philosophique, et créant des passerelles entre art ancien et art de notre temps.”

Jusqu’au 20 janvier 2025.

“Love Scenes – Jules Magistry” au Forum des images, à Paris

Amour gay, lesbien, à deux, à trois, toutes les amours du cinéma sont célébrées. Dans le cadre de l’événement “Refaire l’amour : la comédie romantique dans tous ses états”, Jules Magistry expose un bel hommage au cinéma. L’artiste révèle ses Love Scenes qu’il collectionne dans un carnet noir.

Parmi ses émois cinématographiques, on retrouve entre autres Les chansons d’amour de Christophe Honoré, Nowhere de Gregg Araki, ou encore Le secret de Brokeback Mountain, “vu un peu gêné avec ma mère à l’époque”, confie-t-il. “Ma mère pleurait encore plus que moi, elle a vécu, je crois, à travers le film, ma mort possible sous les coups des autres dans un monde homophobe.”

Comment cette série lui est venue à l’esprit ? “Tout part des scènes d’amour. En fait, d’une scène en particulier : celle du feu de camp dans My Own Private Idaho de Gus Van Sant. Celle qui pour moi était ce qui se rapprochait le plus de ce que je connaissais comme jeune gay, c’est-à-dire une déclaration romantique un peu étouffée à quelqu’un qui ne peut pas aimer en retour”, raconte le dessinateur qui vient de signer une première BD chez Sarbacane. En attendant que les films d’amour corrigent leurs écueils, on vous conseille de vous plonger dans le bleu, le rouge et le violet de Jules Magistry.

Jusqu’au 17 novembre 2024.