C’était un mystère que les cinéphiles et fans les plus hardcores de Francis Ford Coppola cherchaient à résoudre depuis fort longtemps, car c’est un sujet où le cinéaste est assez discret. Pourtant, au détour de notre Vidéo Club, le réalisateur nous le confirme : les images tournées il y a 20 ans à New York par Ron Fricke ont été utilisées dans la monture actuelle de son Megalopolis, malgré toutes les modifications apportées.
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Pour la faire courte, Megalopolis est, vous le savez, un projet que le cinéaste porte depuis 40 ans. Un script qui a eu plus de 300 versions différentes, qui a coûté une fortune (Coppola a sorti de sa poche 120 millions pour le financer), or dans ce laps de temps de préparation, pendant un moment, le photographe et chef op Ron Fricke a tourné plus de 30 heures d’images à New York pour l’équipe B. Le projet étant retombé à l’eau, Fricke a quitté le projet, et Coppola n’a pu relancer la machine qu’en 2022, avec un nouveau directeur de la photo, Mihai Mălaimare Jr., à Atlanta.
Restait donc en suspens la question de ces images tournées par Fricke, qui avait gagné la réputation d’être sublime — il suffit de voir son travail, en tant que directeur de la photo pour Godfrey Reggio ou en tant que réal pour s’en rendre compte. Jusqu’à aujourd’hui.
Dans son Vidéo Club évènement sorti ce samedi 21 septembre, au détour d’un changement de section, le cinéaste passe devant le DVD mis en avant par nos soins de Koyaanisqatsi, la prophétie, le documentaire de Reggio sur lequel Fricke a offert certaines de ses plus belles images, le réalisateur s’arrête, et nous dit, tout simplement :
“Koyaanisqatsi, la prophétie. En réalité, un des chefs opérateurs de ce film, Ron Fricke, a tourné beaucoup d’images en deuxième équipe pour Megalopolis.”
Léger, certes. La phrase est ambiguë ? Peut-être. Mais s’il avait voulu dire que Fricke avait, il fut un temps, tourné pour le film avant de jeter les images à la poubelle, il ne l’aurait certainement pas formulé de la sorte. De là à penser qu’il y a dans le montage actuel de nombreuses traces de ces images rares et fantasmées depuis des décennies, il n’y a qu’un pas — qu’on franchira volontiers.
Une forme de confirmation, que les fans sauront apprécier ; au milieu d’une demi-heure d’échange cinéphilique.