En 2019, 1,34 milliard de spectateurs ont franchi le seuil des salles obscures européennes, une fréquentation record depuis quinze ans qui a rapporté 8,8 milliards d’euros de recettes.
Mais comme attendu, le box-office européen accuse, depuis les début de la crise liée au Covid, une chute sans précédent. L’Union internationale des cinémas (UNIC), qui fédère 38 pays européens, publie aujourd’hui les chiffres de l’année 2020 et ils sont vertigineux. Après un cru 2019 exceptionnel, les cinémas européens ont enregistré une baisse de 70,6 % du box-office, soit un effondrement de 6,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires par rapport à 2019, rapporte Box Office Pro.
Les différentes stratégies de lutte contre le Covid, du confinement strict aux restrictions plus souples, ne semblent pas avoir d’impact sur ces chiffres, qui se sont effondrés de façon unilatérale dans tous les pays d’Europe. Par exemple, en Italie où le confinement a été le plus long et le plus contraignant, la fréquentation des cinémas a chuté de 71 % et en Suède, où la réglementation a été moins restrictive, elle a chuté de 65 %. Seul le Danemark semble sauver les meubles, grâce à l’immense succès de Drunk de Thomas Vinterberg qui a attiré 800 000 spectateurs dans les salles danoises, selon The Hollywood Reporter.
C’est d’ailleurs la seule éclaircie au tableau : faute de blockbusters américains, les films nationaux ont eu davantage le temps et l’espace de trouver leur public. En France par exemple, la part des films nationaux a ainsi atteint des records avec 44,9 % de parts de marché en 2020, toujours selon Box Office Pro. Ainsi, les productions françaises accusent moins le coup que les films étrangers. Selon le rapport publié le 30 décembre par le CNC, “les films français enregistrent un recul (-60,7 %) plus limité de leur fréquentation que les films américains (-76,7 %)”. Cette crise historique, souligne donc l’importance de la diversité du cinéma.
Et un seul mot d’ordre vient à l’esprit quand on imagine la réouverture des salles ce cinéma : foncez. Les films auront plus que jamais besoin de leur public.
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