“Les gars, soyons adultes pendant une seconde.” Face à la question d’un journaliste, en pleine conférence de presse pour son nouveau film Queer, romance torride et hallucinée portée par Daniel Craig (le plus emblématique des 007) et Drew Starkey et présentée cette année à Venise, le réalisateur Luca Guadagnino a donné une réponse parfaite à une question qui semble en titiller beaucoup, à savoir : “Pourrions-nous un jour avoir un James Bond gay ?”.
À voir aussi sur Konbini
Alors que Daniel Craig grimace avec humour face à la question, le réalisateur Luca Guadagnino affirme : “Il n’y a aucun moyen de contredire le fait que personne ne connaîtra jamais les vrais désirs de James Bond. Point. L’important, c’est qu’il accomplisse ses missions correctement”.
Chargement du twitt...
Une question pas si anodine
Si la demande peut paraître déplacée et incongrue, elle fait en réalité écho à un long dossier qui semble avoir pris de l’ampleur depuis une scène clé de l’épisode Skyfall, sorti en 2012, dans laquelle le personnage de Daniel Craig fait allusion à sa bisexualité de façon plus ou moins subtile, lors d’un dialogue avec le personnage porté par Javier Bardem.
La scène en question a d’ailleurs failli être supprimée du montage final, comme l’a partagé la productrice du film Barbara Broccoli dans un documentaire Apple TV+. “Je me souviens que le studio nous a demandé de couper cette ligne et nous avons dit non, non, non.”
De son côté, la communauté de fans LGBTQIA+ de la saga tente depuis toujours de réinterpréter positivement la franchise, comme l’analysait le média GQ en 2022. Une initiative symbolique quand on sait que les films s’inspirent des bouquins de Ian Fleming, considérés par beaucoup comme misogynes, racistes et homophobes. Dans la version anglaise du roman Goldfinger, Bond définit les homosexuels comme “un troupeau d’inadaptés sexuels malheureux, stériles et pétris de frustrations”, comme l’a repéré le blog Fugues.
Daniel Craig, qui a porté le personnage de James Bond de 2006 à 2021 dans cinq films, a officiellement rendu le costume à la fin du film Mourir peut attendre. Si une suite est déjà annoncée, l’identité du prochain Bond reste un mystère, tout comme sa sexualité, et c’est peut-être mieux ainsi.