La Nuit étoilée de Vincent van Gogh fascine les foules depuis sa création, en 1889, et charrie des interrogations quant à sa conception : qu’a pu inspirer l’artiste à peindre ce paysage bleu rempli de courbes et de courts traits lumineux ? Pourquoi les astres qui parsèment le ciel sont-ils si flamboyants, si larges ?
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Plusieurs théories ont été énoncées au fil des années. En 1981, on évoquait déjà la possibilité que le peintre néerlandais ait souffert d’une intoxication à la digitale (une plante toxique), qui aurait causé chez lui une xanthopsie (un trouble de la vision qui teinte de jaune les objets regardés) et des hallucinations visuelles.
Vincent van Gogh, La nuit étoilée, 1889. (© Musée d’Orsay)
40 ans plus tard, le professeur d’histoire de l’art James Hall vient contredire cette théorie – ou, en tout cas, l’agrémenter d’une explication inédite – remarquant que La Nuit étoilée a été réalisée la même année que l’exposition universelle de 1989, où la tour Eiffel fut dévoilée et valorisée comme un étendard du talent français et de la technique française, souligne The Guardian.
James Hall rappelle que l’événement fut accompagné d’un magistral spectacle pyrotechnique. Les feux d’artifice – peut-être jaunis par les troubles de Van Gogh – ont pu lui inspirer ce paysage taché d’explosions lumineuses.
Fatigué de la glorification de cette Dame de fer, le peintre aurait voulu, selon le critique d’art, plutôt mettre à l’honneur les beautés de la nature et notamment les paysages provençaux qu’il chérissait tant : “Le cyprès est une alternative naturelle à la tour Eiffel pour Van Gogh, pièce centrale de l’exposition universelle. La Nuit étoilée est la contrepartie rurale et cosmique du spectacle de lumière qui a marqué l’ouverture de l’exposition.”
Plutôt marqué par l’histoire antique égyptienne, Van Gogh aurait vu le cyprès comme un équivalent parfait aux obélisques qu’il admirait tant. Des décennies après leur création, nombre de chefs-d’œuvre continuent de titiller l’imagination des passionné·e·s – récemment, une équipe de chercheur·se·s rapportait par exemple que la pollution causée par les révolutions industrielles aurait inspiré les impressionnistes.