Puisant ses influences dans tous les pans de la culture hip-hop, Lyele est une figure grandissante dans le beatmaking français. Côtoyant notamment les pointures Tarik Azzouz et autres Ikaz Boi, le natif du sud de la France, pas très loin de Marseille, est en pleine bourre. Ces dernières années, il a travaillé étroitement sur plusieurs projets marquants, apportant ses sonorités signatures et ses inspirations. Avec La Fève sur ERRR, 24 et BIGLAF mais également Steban et Tiakola, dont le dernier hit (on l’espère planétaire) “PONA NINI”.
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Lyele a passé une partie de son enfance aux États-Unis, plus précisément dans le Michigan, gardant un fort contact avec le pays depuis. Maintenant bien installé sur Paris, celui qui nous dira “avoir la bougeotte” vient de réaliser ce qu’il avait en tête depuis ses premières prods : lancer son premier projet en tant que producteur. Naît alors BAKED, une belle pièce réunissant de nombreux artistes talentueux, dont nous avons pu évoquer avec Lyele sa création, sa signature chez la Walone mais aussi ses voyages à Atlanta, sa vision du métier de producteur dans le rap français et son envie de liberté, qu’il a pu mettre en avant récemment au Palais de Tokyo.
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Konbini | Si ça te va, j’aimerais qu’on commence par revenir sur ton parcours en tant que producteur, connaître les étapes importantes pour bien comprendre ton évolution.
Lyele | J’ai commencé au début des années 2010 on va dire. Je pense que j’ai toujours voulu faire carrière, mais forcément au début, c’est un peu plus un hobby. On faisait ça avec des potes, j’avais un groupe où on samplait beaucoup, avant j’étais plus dans cette école-là. Après, j’ai bossé beaucoup avec Leknifrug qui a travaillé pour Ateyaba, c’est toujours le cas je crois. Puis, je mixais aussi, j’étais DJ, je faisais de la musique électronique, du rap, tout ça. Et j’ai continué à bosser par l’intermédiaire d’Universal, parce que mon ex bossait là-bas à l’époque. J’ai rencontré Steban à Marseille et c’est vraiment là que ma vraie carrière de producteur a commencé.
En 2017, c’est bien ça ?
Ouais, c’est ça. Je produisais des trucs de manière ponctuelle pour des artistes à droite à gauche, mais avec lui, ça a vraiment été le moment où j’ai locked in avec un artiste pour produire des projets, soit en entier, soit quasiment en entier. Et c’est là même que je me suis découvert en tant que producteur. C’est vraiment cet aspect-là que je kiffe, le fait de bosser vraiment avec un artiste, on apprend à se connaître et on crée un univers ensemble. Au final, j’ai commencé avec ST, plus tard avec La Fève et Tiako derrière. Et en vrai, dans mon projet là, il n’y a pas que ça, mais pour la majorité des artistes présents, c’est des gens avec qui j’ai une relation, où on a beaucoup travaillé ensemble. BAKED, c’est une espèce de résumé de toutes ces relations artistiques.
J’ai l’impression que c’est quelque chose qui guide ta carrière, de bosser foncièrement avec des artistes, il y a cette volonté de s’intégrer dans un projet complet.
C’est ça, parce que moi, déjà, je suis pas bon pour faire des placements comme ça. [rires] En fait, j’aime bien l’aspect humain, j’aime bien connaître les artistes avec qui je bosse. Je viens peut-être aussi d’une école un peu à l’ancienne. Moi, les producteurs que je regardais, c’était les Dr. Dre, des mecs comme ça. Eux, c’était ça, leur approche de la musique, de bloquer avec un artiste et de créer tout un truc avec cet artiste pour aller loin.
Avant de passer au projet, même si on en parle déjà un petit peu là, ça serait quoi la collaboration de rêve que tu aimerais faire ?
Franchement, s’il y a trois artistes, c’est trop dur d’en choisir qu’un, ce serait Future, Kanye et Playboi Carti. Je pense que c’est les trois artistes qui m’inspirent le plus. Après en France, il y a des artistes que j’aime beaucoup. Avec Hamza, j’aimerais bien bosser, on a déjà fait des sons ensemble mais on n’a pas encore fait LE son, tu vois. Dans ma vie, j’ai aussi beaucoup écouté Booba donc avec lui aussi, ce serait lourd !
Passons au projet, Lyele en 2024 c’est un nom qui continue de prendre de l’ampleur. Cette mixtape, BAKED, est-ce que tu la vois un peu comme l’aboutissement de ton évolution sur ces dernières années ?
Je pense que c’est à la fois l’aboutissement de ce que je fais depuis 2017, de ce que je développe, et en même temps, c’est le début de moi en tant que producteur affirmé qui veut vraiment montrer ce que je fais et qui se fait connaître du maximum de gens possibles. Donc oui c’est à la fois un aboutissement, mais en même temps je le vois comme un début d’une certaine manière.
Depuis combien de temps il te trotte dans la tête ?
Depuis longtemps. En vrai, à la base, j’avais fait une tape quand j’étais à Marseille où il n’y avait que des artistes marseillais mais c’est jamais sorti. Donc j’ai gardé deux sons mais sinon, tout le reste s’est fait récemment. Moi, dans ma manière de voir la musique, ça a toujours été un objectif de faire un album de producteur, depuis toujours. Après, c’est vrai que c’est énormément de travail, beaucoup de casse-tête, ça prend beaucoup, beaucoup de temps. Je dirais pas que c’est plus dur que si tu travailles avec un artiste [hésitation]. En fait si, c’est plus dur qu’avec un artiste, je parle avec d’autres amis producteurs qui font des projets aussi et on a les mêmes ressentis. Y’a la question de timing, tu dois composer avec tellement de choses que quand tu vois le bout, ça fait plaisir.
Et justement, comment ça se passe réellement quand on crée un projet comme ça ? J’ai l’impression que c’est fatigant, même si ça reste de la passion bien sûr.
J’adore faire ça, mais oui c’est vrai que ça prend beaucoup d’énergie. Par exemple, on en parlait en off tout à l’heure, mais avec Tiakola on a changé quatre fois de morceaux.
C’est lui qui te dit “ah finalement c’est pas ça” ?
C’est ça, des fois j’aime bien, lui aussi, mais c’est selon lui ce dont il a besoin sur le moment et je le comprends, c’est un gros artiste donc il peut pas faire n’importe quoi. Et puis même j’ai envie que les artistes quand ils sortent un truc avec moi il soit à l’aise. L’idée, c’est qu’ils défendent le truc avec moi.
Justement, tu parles de “défendre”, tu as prévu quoi de ton côté ?
J’ai envie de tourner le maximum possible donc avec mon tourneur, on est en train de réfléchir à comment on peut organiser ça. Et on va continuer à sortir du son, je suis sur une lancée là, j’ai vraiment envie d’imposer ce truc de producteur qui a sa vision, comme un artiste. En France, c’est pas évident, mais à force de travail y’a la place de se faire connaître.
Toi, ta manière de t’exprimer, elle est évidemment dans toute la direction, les productions. Est-ce que tu sens que tu arrives quand même suffisamment à montrer ton identité, sachant que d’autres artistes, eux, vont poser leur voix sur tes prods. On peut toujours donner plus d’importance à la voix qu’on entend qu’à la production qui est derrière.
En France, c’est vrai que j’ai remarqué qu’on a une vision très comme ça. [rires]
Tu veux dire que j’ai une vision bien française ? [rires]
Non, non, c’est pas forcément toi. C’est que d’une manière générale en France, c’est vrai que les gens sont beaucoup plus sensibles aux mots et aux artistes qu’à la musique. J’ai l’impression qu’on sacralise pas trop la musique des fois, il y a un peu un truc où c’est comme si nous les compositeurs, on faisait un bruit de fond pour que les artistes s’expriment. [rires] Même si je trouve que c’est en train de changer. On entend de plus en plus parler de prods mais ce serait bien que ça évolue encore. C’est un langage en soi, tu vois, c’est que nous, on rappe, mais avec des instruments. Je pense que dans la tape que je propose, tu sens mon univers ! Il y a d’autres producteurs qui y sont déjà arrivés en France à bien le faire. Mon gars Ikaz, il a proposé des projets de producteurs en mettant sa patte de ouf, Kosei, avec qui je bosse beaucoup, aussi, donc non, ça existe, c’est juste qu’il faut qu’il y en ait plus. Même le documentaire de DJ Mehdi, il a grave ouvert les oreilles et les yeux des gens sur le métier de producteur. C’est pour ça qu’il a eu autant de succès, je pense. Il y a plein de proches à moi qui voient ce que je fais depuis des années et qui m’ont dit, après la diffusion du documentaire, “ok ça y est je comprends ce que tu fais maintenant”, donc c’est lourd.
Récemment, tu as pu faire une exposition au Palais de Tokyo, tu peux m’en parler ?
C’est le curateur du Palais de Tokyo, Hugo Vitrani, qui m’a contacté pour que je fasse une œuvre sonore dans leur salle 37dB. Une salle cachée découverte en 2002, je crois. Moi j’ai dit oui direct à la proposition parce que déjà, je kiffe l’art contemporain. Donc je suis allé voir la salle, ça m’a inspiré le truc que j’ai fait, ensuite j’ai fait ma salade.
J’ai l’impression que ça te permet aussi de te challenger, d’apporter justement ce mélange des arts qui t’est cher.
Ouais, grave, parce que l’art contemporain je m’y intéresse depuis des années, un peu moins de dix ans maintenant, donc c’est marrant que ça me soit tombé dessus. Tu parlais d’aboutissement pour la tape tout à l’heure, mais même ça, c’était comme si finalement, j’avais étudié tout ce truc-là pour être prêt pour cette opportunité-là. J’ai pas eu beaucoup de temps pour le faire, peut-être deux semaines. L’art contemporain, au-delà de ce que tu fais, il faut y apporter une explication, une réflexion autour, donc, j’ai l’impression que toutes ces années où je me construisais un peu à ce niveau-là, elles m’ont permis de réfléchir vite pour mettre tout ça en œuvre assez rapidement et même de le connecter à mon projet BAKED.
Tu questionnes aussi la liberté d’un producteur dans l’industrie musicale. Est-ce que toi, tu te sens parfois bridé ?
De toute façon, tu es forcément bridé d’une certaine manière quand tu veux faire des bangers. Tu as des codes à respecter, après, c’est à toi de jouer avec mais c’est vrai que, moi qui ai commencé par le sample et qui a étudié plein de styles musicaux autres que le rap, des fois j’ai envie de faire des trucs qui n’ont absolument rien à voir. Mais comme je bosse dans le rap, je suis un peu limité par ce truc. C’est pour ça que du coup dans ma tape, j’ai pu faire des interludes, ça m’a permis de faire des choses qui n’avaient rien à voir.
Mais j’aime bien les deux côtés aussi. Ce serait hypocrite de dire le contraire, je n’ai pas envie non plus que les gens interprètent ça comme “Je me sens mal dans le rap”. C’est un défi à chaque fois. Et quand tu es producteur, tu fais face au public, mais avant le public, il y a le rappeur. Parce qu’il n’y a pas tous les artistes qui ont envie de prendre des risques artistiques et il faut le bon artiste qui va sublimer ce que tu as envie de faire parce que tu peux avoir des artistes qui ont envie, mais c’est tuba. [rires]
Si t’es chaud maintenant, on va parler plus en profondeur de certains morceaux de ton projet. Par lequel tu as envie de commencer ?
En soi, j’ai bien aimé bosser sur tous mais si on doit parler par exemple de banger un peu spé, genre nouvelle technologie, j’ai bien kiffé faire la prod de “Flare”, le son avec thaHomey.
Pour quelle raison ?
Parce que c’est un peu sonorité drill Atlanta, un peu métallique, quelque chose qu’on n’a pas beaucoup entendu en France. Et j’étais content de le faire avec lui parce que c’est un des darons du DMV flow en France, et c’est une prod qui s’y prête bien. Lui, il bosse super vite, à l’instinct, c’est impressionnant à voir, même son apparition à la fin du clip de “Laid Back” avec La Fève, j’ai kiffé sa présence, il m’a régalé.
Comment thaHomey arrive et pose sur ce morceau ?
J’avais préparé un peu plusieurs trucs mais quand il a pris cette prod-là, j’avoue j’étais refait de ouf. [rires]
On voit à sa place dans le projet que ce morceau a un intérêt spécial pour toi, ou alors c’est pour une tout autre raison ?
Alors en fait c’est parce que moi j’aime bien les albums où dans les trois premiers sons on te met un son un peu alien, strange pour te mettre dedans. Parce que si ce morceau je le mets à la fin ou au milieu, les gens ils vont pas trop capter, là au moins le ton est donné. Quand j’écoute des vieux projets de Future tu vois, un son comme “I Serve the Bass” dans DS2 c’est la 2 ou la 3, il te met direct dans le tempo. Même Yeezus de Kanye, lui, c’est dès le premier track, tu vois. Moi, j’aime bien ce genre de projets qui te mettent une tarte dès le début. Même le premier morceau, “Laid Back” avec Fève, dès le début, ça arrive un peu spé.
Y’a un autre morceau dont tu voudrais nous raconter la conception ?
Ouais, le featuring entre ManMan Savage et La Fève. Ce son, on l’a fait en deux temps, ils ont pas posé ensemble, j’ai fait poser ManMan après. En fait, après notre premier séjour à Atlanta, au moment où on y était pour 24, j’ai prolongé mon séjour pour capter des gens. Et ManMan, je l’ai capté parce qu’on faisait une session avec MexikoDro. En gros, il était venu avec ManMan Savage et sur le moment, je le reconnais pas physiquement mais quand il me dit son blase de suite je suis en mode “mais wesh j’écoutais tes sons à l’époque”, c’était au moment du renouveau de la trap d’Atlanta 2013-2014, lui, il faisait partie des artistes grave en vue de cette période. À la suite de ça, on a gardé contact, je lui ai écrit et on s’est captés en studio quand j’ai pris une session. Et de là, il est venu, on a enchaîné les sons et je lui ai “y’a mon gars Fève qui a posé sur ce son, tu serais pas chaud de poser dessus et tout pour que je le mette dans ma tape ?”.
Et pour faire une petite parenthèse La Fève, entre vous deux, on sent une vraie alchimie. Est-ce que tu peux me parler de votre rencontre et entente musicale ?
On s’est rencontrés par l’intermédiaire de notre éditeur commun Julien Thollard à l’époque où il était à Universal. Et franchement, rien de plus classique. Vraiment en mode “est-ce que vous voulez faire une séance ensemble ?” Lui, il était chaud donc en vrai, ça s’est fait naturellement, on a fait une première session studio, premier son qu’on a fait c’était “BELEK”, l’intro de ERRR, donc tu vois ça a été direct. Avant même qu’il enregistre “BELEK”, quand je lui ai joué la prod il m’a dit ça “ça va être l’intro du projet, je crois” et voilà le reste c’est l’Histoire comme on dit. Après ils me demandaient de lui renvoyer des prods. Moi, j’étais refait et au fur et à mesure, je me suis retrouvé à avoir cinq prods sur son projet dont l’intro, l’outro, “ZAZA” juste avant “MAUVAIS PAYEUR”, fin il m’a mis bien de ouf. [rires]
Et du coup ton projet sort avec la Walone (label) ? Ça a pu accélérer cette envie que tu avais de sortir un projet en tant que producteur ?
Je suis signé chez eux depuis 2023, et clairement. Déjà quand tu as une équipe, ça t’aide à t’occuper de tout ce qui est administratif et ça te crédibilise aussi un peu auprès de tout le monde. Et même, je pense qu’au-delà d’un artiste talentueux, c’est l’équipe qui fait la réussite d’un artiste. Donc, que ce soit pour Fève ou pour moi, c’est grâce à la Walone, tu vois. Je peux pas rêver mieux, en vrai, pour sortir un projet. En plus, La Fève, par exemple, il est sur quatre sons. Moi, j’ai kiffé un peu ce truc à l’ancienne, comme les Dre qui ont un peu leur go-to-rapper. Même Steban, il est sur trois sons, Veazy aussi, c’est mon gars de ouf. Même un ManMan Savage. Là je reviens à peine d’Atlanta et maintenant c’est mon gars de ouf, c’est vraiment mon gars. Si je pouvais, je ferais un projet entier avec lui, même humainement, musicalement, on a appris. J’ai compris des choses sur Atlanta, sur la trap, sur la manière dont les gens là-bas ont vécu le truc. Je n’aurais jamais pu comprendre tout ça en étant en France ou même ne serait-ce qu’en étant à Atlanta juste en surface. Au final, c’est pour ça que je suis pas trop dans la culture du placement, parce que quand tu bosses beaucoup avec un artiste, ça te permet de comprendre certaines choses que, quand t’as des relations superficielles avec les gens, tu pourras jamais capter en vrai.
Mais alors, Marseille ou Atlanta ?
[rires] Franchement, je sais pas. Moi, j’ai la bougeotte, je peux pas rester bloqué quelque part. Quand j’étais à Marseille, au bout d’un moment j’en pouvais plus, maintenant, j’aime bien, je vis à Paris, mais je reviens dans le Sud régulièrement. Et dès que je peux partir à Atlanta pour le taf ou quoi, j’y vais direct.
Donc là, tu dis que tu reviens d’Atlanta. Il y a un autre voyage de prévu là-bas ?
Bien sûr. Ah mais là, ça y est, on est locked in. Mais en vrai c’est la musique. Je sais pas comment t’expliquer. C’est comme si j’étais un mec qui faisait de la boxe thaï, c’est logique que j’aille souvent en Thaïlande. Ils appellent ça “Black Hollywood” pour une raison. Là-bas, l’industrie de la musique, ça n’a rien à voir, même créativement, ça te stimule d’une manière qui n’a rien à voir.
Est-ce que ça te dit qu’on développe un dernier morceau ?
L’outro “Ensemble”. C’était un peu un clin d’œil au style de son que je faisais avant, plus boom bap et tout. C’est moins un style de son que je fais régulièrement, mais c’était un délire avec Steban et Veazy à une époque où on faisait beaucoup de son à trois. À la base, j’avais chanté à la place de Sonny Rave entre guillemets.
Donc à la base, c’est toi qui chantais ?
À la base, oui. Les autres, ils insistaient de ouf pour qu’on le sorte comme ça mais moi, j’étais pas trop dans ma voix. Et du coup, avec Sonny Rave, on a fait un autre son dans le projet et je lui ai proposé de chanter cette partie-là et il a fait son truc.
Un p’tit morceau de Lyele au micro, ça serait possible un jour ?
Écoute, si un jour je débloque ce truc, pourquoi pas ! Sur la prod de “LYELE OUTRO”, j’avais fait tout un son carrément, un gros son. [rires] Mais en fait, moi, j’ai un genre de complexe, vu que je parle anglais, je veux toujours chanter/rapper en anglais ou rapper, mais ça n’a aucun sens de faire ça en France, donc ça sert à rien de sortir ça, donc je laisse ça à ceux qui manient bien la langue française. J’ai une admiration pour les rappeurs français, vraiment, ça me fascine. Moi, j’y arriverai jamais.
Mais je pense que les rappeurs français ont aussi une fascination pour ce que tu fais à l’imprudent. C’est bien, ça se complète au final.
Ouais ! J’espère en tout cas. [rires]