Kanye West et la controverse, épisode 589. Au défilé de sa marque Yeezy ce lundi à Paris, le rappeur et créateur de mode a déclenché la polémique en s’affichant avec un hoodie sur lequel figure l’inscription “White Lives Matter”. Plus qu’un dérapage, c’est une nouvelle sortie problématique pour Ye, qui reprend un des slogans des suprémacistes blancs aux États-Unis né en opposition à Black Lives Matter, créé, lui, en 2012 après la mort de Trayvon Martin et symbolisant la lutte contre les violences policières.
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Durant l’événement, l’artiste originaire de Chicago a notamment pris la pose aux côtés de l’éditorialiste Candace Owens, proche de la droite dure et de l’ancien président américain Donald Trump, qui portait également le hoodie avec la fameuse inscription, tout comme les mannequins présents au défilé.
Soutien à Donald Trump
Face aux critiques sur les réseaux sociaux, Kanye West en a remis une couche sur son compte Instagram. “Tout le monde sait que le mouvement Black Lives Matter était une arnaque”, tente-t-il de dédramatiser en story, dans son style caractéristique. Une référence à l’affaire qui touche le directeur de la fondation Black Lives Matter, Shalomyah Bowers, accusé d’avoir détourné 10 millions de dollars de donations.
Pas suffisant toutefois pour détourner l’attention sur la polémique née de l’outfit de Ye, qui lie une nouvelle fois son porteur aux mouvances de droite, voire d’extrême droite, et leur rhétorique. Il s’était déjà affiché à plusieurs reprises avec une casquette MAGA (“Make America Great Again”, slogan de Donald Trump), notamment lors de sa visite à la Maison-Blanche en 2018.
L’esclavage, “un choix”
Et quand ce n’est pas sur le plan vestimentaire que Kanye West affiche son soutien aux idées réactionnaires, il fait dans le dérapage verbal. En 2018, invité dans les locaux du média TMZ, l’auteur de My Beautiful Dark Twisted Fantasy a tenu des propos outranciers sur l’esclavage. “Quand tu entends que l’esclavage a duré 400 ans… Pendant 400 ans ? Ça ressemble à un choix, pour moi”, s’était fendu le rappeur, déclenchant les foudres de la communauté afro-américaine.
Deux ans plus tard, au moment du nouvel an, il clamait dans une série de tweets, entre deux messages de soutien au président républicain Trump (“Trump, tous les jours”), que les Afro-Américains étaient “contrôlés” par le parti démocrate. On est loin du Kanye West de 2005 qui affirmait à la télévision que “George Bush n’en avait rien à faire des Noirs”.