Avec KOD, J. Cole signe l’album le plus ambitieux de sa carrière – une nouvelle fois en catimini, sans personne pour l’épauler et en toute humilité, qui plus est.
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À l’heure où Drake joue la carte de la visibilité à tout prix, J. Cole s’illustre dans une autre catégorie, celle du silence médiatique. Très discret ces derniers mois, le rappeur de New York a surpris tout le monde en début de semaine, en annonçant d’une manière totalement inattendue la sortie de son nouvel album, KOD, 16 mois après son dernier projet, 4 Your Eyez Only.
Afin de jouer le jeu de la discrétion jusqu’au bout, seuls quelques privilégiés ont pu découvrir l’opus en avant-première, lors de sessions d’écoute organisées d’abord à New York puis à Londres. L’album comporte 12 titres, propose des sonorités inédites pour le leader de Dreamville et n’a (comme d’habitude) aucun producteur tiers ni aucun featuring – si ce n’est l’énigmatique “kiLL edward”, qui est en fait l’alter ego du rappeur.
En définitive, les méthodes de marketing de J. Cole sont particulièrement simples et efficaces : il utilise le choc comme outil de vente. Une stratégie payante puisqu’elle a généré un dévouement sans faille de la part de son public. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que J. Cole est le premier rappeur à avoir obtenu deux disques de platine sans faire de promotion et sans featurings. Comme c’est parti, ce nouvel album sorti sur le même credo ne devrait avoir aucun mal à suivre la trace de ses prédécesseurs.
“Cet album ne veut en aucun cas glorifier l’addiction”
Tel est le message que nous pouvons lire sur la magnifique pochette psychédélique de KOD, designée par Sixmau. Il faut dire qu’en voyant le rappeur et des enfants zombifiés, car sous l’emprise de psychotropes, il aurait été facile de se méprendre – mais encore une fois, avec un véritable album conceptuel, J. Cole a surpris tout le monde.
Car justement, derrière cette cover et l’acronyme mystérieux de l’opus se cache en fait un triple sens. “KOD” signifie en effet à la fois “Kids On Drugs”, “King Overdosed” et “Kill Our Demons”. Chacun de ces intitulés représente, comme expliqué dans le trailer de l’album, les différentes étapes du combat du rappeur contre ses addictions durant sa jeunesse. Il n’y a pas de doute, à l’heure où tout le monde se dispute le titre de “Roi de New York”, Jermaine Lamarr Cole a démontré que personne d’autre que lui ne méritait le trône. En silence et avec classe, mesdames et messieurs.