“Sataniste”, “exhibitionniste” et “dépravé”. Sur Twitter, certains spectateurs britanniques n’avaient pas mâché leurs mots quant au concert de Sam Smith, qui débutait alors sa tournée à Sheffield, le 12 avril dernier. Le public parisien, qui a fait le déplacement le 13 mai jusqu’à l’Accor Arena, lui, n’a pas l’air de cet avis. À l’inverse, il a l’air même plutôt conquis (spoiler, même dans le métro sur le trajet retour, ça chante “Unholy ” à s’en cracher les poumons). On ne peut que partager leur avis.
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C’est sur un immense corps nu que le chanteur débarque pile à l’heure, commençant par ses classiques datant de l’époque où iel était sans cesse comparé·e à Adèle – une rumeur virale affirmait d’ailleurs que les deux intéressé·e·s étaient une seule et même personne, mais ça, c’est une autre histoire ! Au programme, l’indémodable, bien qu’un peu boring, “Stay with me”, le tube TikTok “Like I Can” ou encore l’hymne des cœurs bafoués “I’m Not The Only One”. Le public, nappé de drapeaux LGBTQIA+ mais aussi non binaire (notre British ne se genre plus au masculin depuis 2019), est à fond. L’autrice de ces lignes aussi, tapant sa meilleure soirée karaoké. Mais voilà, comme beaucoup d’artistes, Sam Smith a découpé son concert en plusieurs chapitres, trois plus précisément. Ce premier volet, chaste, sentimental et pudibond, se nomme “Love” et n’est rien comparé aux deux autres qui suivront, à savoir “Beauty” et “Sex”, évidemment.
Débute alors le deuxième chapitre et l’ambiance change déjà radicalement. La chaleur monte, et pas seulement à cause de la foule. Sam Smith dévoile plusieurs tenues qui ne sont pas sans rappeler d’autres icônes queers comme Elton John ou Madonna. Très à l’aise dans son corps qui ne correspond pourtant pas aux carcans esthétiques très fermés, le chanteur nous invite à suivre une seule direction ce soir : “Freedom”, et à retirer le haut si besoin est – iel ne se gênera pas ! S’ensuivent alors plusieurs odes au collé-serré dont certains bops qu’on avait carrément oubliés comme sa cover de “I Feel Love” de Donna Summer, ou le très efficace “Promises” avec Calvin Harris. Mention spéciale à ses danseuses et danseurs largement mis·e·s en avant, mais qui “interdisent” sans doute le show aux moins de 18 ans. Entre galoches bien réelles et simulations de tribadisme, le ton est donné !
Même si l’acmé de cette orgie musicale reste évidemment le titre qui justifiait à lui seul l’achat d’un billet, aka “Unholy” en feat avec Kim Petras (absente ce soir, bien dommage), on ne fera pas l’affront de vous (re)présenter le titre qui a fait les beaux jours de nos feeds TikTok et que Sam Smith prend un malin plaisir à jouer en live, alors vêtu·e en une sorte de parodie BDSM d’un sataniste (à prendre au millième degré, si vous voulez notre humble avis). Effet Steve Lacy oblige, le public connaît surtout le refrain… mais comment lui en vouloir ? “Cela sera le dernier morceau”. Iel n’a pas bluffé. Sitôt le banger des enfers achevé, les lumières se rallument. Pas de rappel, pas de dernière danse. Reste une foule en transe, ravie d’avoir communié le temps d’une bonne heure et demie avec son nouveau messie.