Découvrez les sons que vous perdez au passage de la compression mp3

Découvrez les sons que vous perdez au passage de la compression mp3

Qu’est-ce qu’on perd vraiment lors de la compression mp3 d’un enregistrement ? Un étudiant américain répond en ne gardant d’un titre que les sons que le mp3 exclut. C’est assez terrifiant.
Ils vous ont toujours semblé snobs, ces gens qui crachent sur le mp3, pas vrai ? Franchement, ils ne seraient pas un peu contre le progrès tout de même ? Figurez-vous que ça dépend comment on voit le progrès, justement. Si c’en est sans doute un de pouvoir écouter de la musique partout grâce à un format plus léger, il faut garder en tête que la qualité sonore décline forcément face à l’augmentation de la quantité de titres qu’une brique en plastique qui tient dans votre poche peut contenir. Eh oui.
Mais la perte sonore après la compression mp3 est-elle si distincte que cela ? À part les véritables audiophiles, comment saisir la différence ? Ryan Maguire, un étudiant de l’université de Virginie s’est posé les mêmes questions que moi. Sauf que lui a vraiment cherché à entendre ce qu’on perd au passage de la compression mp3 au moyen d’un projet expérimental : Ghost in the Mp3.
Pour ce faire, il utilise comme objet d’étude la chanson “Tom’s Diner” de Suzanne Vega, un tube de 1987 que vous connaissez sans doute sans vous en rendre compte. Mais si, voyons. Écoutez :

C’est bon ? Vous l’avez ? Maintenant, écoutez “MoDernisT”, une piste constituée uniquement des chutes que la compression mp3 a exclu de “Tom’s Diner” :

Chuchotements, grincements et souffle… seule l’écoute de ces pistes l’une après l’autre permet d’entendre les réminiscences de “Tom’s Diner” dans la fantomatique “MoDernisT”. D’ailleurs, si Ryan Maguire a choisi cette chanson de Suzanne Vega et pas une autre, ce n’est pas par nostalgie de ce petit hit mondial, mais parce que la chanson a joué un rôle prépondérant dans le développement du mp3.

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La “mère du mp3”

Quand l’ingénieur allemand Karlheinz Brandenburg travaillait sur un projet de nouveau format sonore, qu’il baptisera le MPEG Audio Layer 3 (plus tard “mp3”), la légende raconte qu’il entendit “Tom’s Diner” passer à la radio. Il déclarait dans le magazine Business 2.0 : “J’étais électrifié. Je savais qu’il serait quasiment impossible de compresser cette chaude voix a capella”.
Pourtant, il a travaillé dessus et désormais, ce que vous entendez lorsque vous écoutez un mp3, de Metallica à Iggy Azalea et de Blur à Katy Perry, c’est la vision de ce que devait être une chanson compressée selon la vision de Karlheinz Brandenburg qui vous file entre les oreilles. Depuis, Suzanne Vega est surnommée “la Mère du mp3” dans les studios d’enregistrement du monde entier.