À un mois du lancement de la quatrième et dernière saison de The Umbrella Academy sur Netflix, le magazine Rolling Stone a recueilli, dans une enquête, les témoignages de 12 scénaristes et membres de la production dénonçant un management toxique de la part de son showrunner, Steve Blackman.
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L’article révèle qu’une plainte avait été déposée en janvier 2023 au service RH de la société de production UCP. Celle-ci faisait état d’une “longue histoire de comportement toxique, brutal, de manipulation, et de vengeance”.
Dans Rolling Stone, les employé·e·s, dont la plupart ont choisi de rester anonymes par peur de représailles pour la suite de leur carrière, accusent le boss de la série d’avoir créé un “environnement de travail délétère en dressant les employé·e·s les un·e·s contre les autres, une atmosphère de peur et de méfiance où il s’attribue le fruit du travail des autres et en proférant des remarques obscènes que certaines sources ont jugées sexistes, homophobes et transphobes”.
Jesse McKeown, co-showrunner, confirme
Suite à la plainte, UCP a diligenté une enquête interne qui aurait blanchi le showrunner, mais le magazine Rolling Stone affirme que parmi les douze témoins dont il a recueilli la parole, la plupart n’auraient même pas été entendus lors de ces investigations. Jesse McKeown, co-showrunner de la saison 4 de The Umbrella Academy, qui a donc travaillé côte à côte avec Steve Blackman sur l’écriture de ce dernier chapitre, vient confirmer certaines accusations.
Il raconte avoir été directement témoin de la façon dont Steve Blackman pouvait se venger de collaborateur·rice·s qui osaient le contredire ou lui tenir tête, en réduisant leur participation à la série à peau de chagrin, en détruisant leur travail ou en les licenciant. L’une des scénaristes a notamment été virée après avoir accouché. Steve Blackman a nié être au courant de sa grossesse. Pourtant, il aurait eu un entretien avec elle quelques semaines auparavant, alors qu’elle était dans son troisième trimestre.
En plus d’avoir assisté au comportement vindicatif de Steve Blackman, Jesse McKeown explique que lui aussi en a été victime : “J’avais tendance à me dire ‘OK, ce sont clairement des représailles, mais il ne me ferait jamais ça à moi’. Sauf que ça a fini par m’arriver, à moi et à plusieurs autres personnes”.
Le principal intéressé, via ses représentants, nie en bloc : “Ces accusations émanant d’une poignée d’employé·e·s mécontent·e·s sont complètement fausses et scandaleuses et ne reflètent en rien l’environnement de travail collaboratif, respectueux et couronné de succès que M. Blackman a cultivé”.