Au premier regard, l’incompréhension nous frappe : que fait La Joconde vulgairement empaquetée dans des morceaux de plastique déchiré – tout comme La Jeune Fille à la perle ou encore La Laitière ? À y regarder de plus près et, surtout, à écouter les explications du responsable, l’artiste Robin Eley, tout s’éclaircit. Le plastique est une illusion d’optique peinte par ses soins.
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Depuis près de quatre ans, le peintre australien reproduit fidèlement des chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art occidentale entourés de plastique et de morceaux de ruban adhésif. Robin Eley a choisi de s’atteler à la représentation d’œuvres emblématiques pour leur “prolifération dans la culture populaire”, et la façon dont elles ont été “détournées” au fil des époques : “Elles ont fini par signifier des choses que les artistes eux-mêmes n’avaient jamais eues en tête.”
© Robin Eley
Son concept, qui interroge la charge symbolique d’œuvres d’art en réaction au monde extérieur et au temps qui passe, lui est venu face à un immeuble en travaux :
“J’avais en tête de développer des concepts autour de peintures célèbres et de leur influence sur la culture populaire. Rien ne valait vraiment le coup parmi mes idées, mais la graine était bien plantée dans ma tête. Un jour de 2017, je courais le long de Sunset Boulevard et j’ai vu un immeuble en rénovation. Dans le hall, le mobilier était recouvert de plastique et, accroché au mur, un tableau était enroulé de ruban adhésif et de plastique.
La scène était si frappante que je me suis arrêté et l’ai regardée pendant deux bonnes minutes. Cent mètres après avoir repris ma course, l’idée m’a frappé en plein visage. Quand je suis rentré chez moi, je savais exactement ce que j’allais faire et comment j’allais le faire.”
Dans une vidéo partagée par l’artiste, on voit ce dernier remplir sa toile “presque comme une imprimante”, nous confirme-t-il, peignant la couche de plastique en même temps que le motif pictural visible en arrière-plan : “C’est une façon étrange de procéder et je ne la conseillerais pas forcément, mais j’ai toujours fait comme ça et ça fonctionne pour moi.”
Cette technique a beau lui convenir, elle n’est pas dénuée d’obstacles. En tête de liste, “le temps”. “C’est tellement intensif que je réalise moins d’une douzaine de peintures par an”, nous confie l’artiste depuis Los Angeles, où il réside désormais. Un travail d’orfèvre troublant et efficace.
© Robin Eley
© Robin Eley
© Robin Eley
© Robin Eley
© Robin Eley
© Robin Eley
© Robin Eley
© Robin Eley
© Robin Eley
© Robin Eley
© Robin Eley
Vous pouvez retrouver le travail de Robin Eley sur son site et sur son compte Instagram.