Des artistes afghans en exil mis à l’honneur dans une importante exposition

Des artistes afghans en exil mis à l’honneur dans une importante exposition

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© Atila Noori

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Par Konbini avec AFP

Publié le , modifié le

L’exposition met l’accent sur les femmes afghanes et leur rôle dans la lutte contre les talibans.

“Des femmes qui se battent avec leur art, même en exil” : à Lille, une exposition inaugurée à l’occasion de la Journée des droits des femmes met à l’honneur des artistes afghan·e·s qui ont trouvé refuge dans la ville après le retour des talibans.

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“Le visage de la lutte pour la liberté en Afghanistan est aujourd’hui un visage de femme, car ce sont des femmes qui descendent dans les rues et se tiennent devant les balles […], qui se battent avec leur art, même en exil”, a salué Nasrullah Alam, ancien chef de projet culture de la ville de Kaboul, lui-même réfugié à Lille et conseiller artistique de la manifestation.

L’exposition, à la Maison Folie Moulins jusqu’au 10 avril 2022, présente les œuvres de onze artistes afghan·e·s, dont neuf sont “en résidence ici, en fait exilés, réfugiés à Lille”, a résumé la maire (PS) Martine Aubry. “Aujourd’hui, les Ukrainiens sont là, mais n’oublions pas les Afghans”, a insisté l’élue, qui s’était mobilisée en 2021 pour faire accueillir en France artistes et intellectuel·le·s afghan·e·s.

Les femmes et artistes afghanes célébrées

Née en 1992 dans la province de Bamiyan, Habibah Ahmadi a représenté sur un tableau une femme afghane en tenue traditionnelle brodée de perles devant la niche, laissée vide par la destruction en 2001 par les talibans, des statues de Bouddha. “S’habiller de cette façon et représenter les Bouddhas, c’est un acte de lutte contre les talibans”, explique-t-elle.

Dans sa série de miniatures Les 12 Vénus, Ali Momeni rend hommage aux musiciennes de l’orchestre Zohra, premier orchestre entièrement féminin d’Afghanistan, créé en 2016 et aujourd’hui en exil. Il n’a toutefois représenté que “onze Vénus sur douze pour montrer que certains artistes sont restés en Afghanistan”, explique-t-il.

Pour Rada Akbar, artiste afghane renommée qui expose sa série Invisible Captivity aux côtés d’œuvres des exilé·e·s lillois·e·s, la lutte pour les droits des femmes “est une question globale car le patriarcat est partout, pas seulement en Afghanistan”. “Cela fait sept mois que les Afghans sont otages des talibans. Des mouvements féministes continuent le combat, mais ce sont les politiques qui ne font rien !”, déplore-t-elle devant ses photos.

Konbini arts avec AFP