L’acteur américain William Hurt, connu pour ses rôles dans des films aussi populaires que The Big Chill (Les Copains d’abord) et oscarisé en 1986 pour Le Baiser de la femme araignée (pour lequel il a aussi gagné le prix d’interprétation au Festival de Cannes), est mort dimanche à l’âge de 71 ans, ont rapporté les médias américains.
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“C’est avec une grande tristesse que la famille Hurt pleure le décès de William Hurt, père bien-aimé et acteur oscarisé, le 13 mars 2022, une semaine avant son 72e anniversaire”, selon un communiqué de son fils Will publié par plusieurs médias. “Il est décédé paisiblement, en famille, de causes naturelles”, poursuit ce communiqué.
M. Hurt a bâti sa réputation sur sa volonté d’incarner des personnages excentriques et inhabituels, à l’instar d’un policier russe dans Gorky Park (1983), un mari riche et distant dans Alice de Woody Allen (1990), et un homme avec pour projet de construire une machine qui profiterait aux aveugles dans Jusqu’au bout du monde de Wim Wenders (1991).
Son premier rôle au cinéma avait été celui d’un scientifique obsédé par une expérience de transcendance dans le film Altered States de Ken Russell en 1980. Son apparition aux côtés de Kathleen Turner dans Body Heat en 1981 avait fait de lui un sex-symbol, avant de remporter cinq ans plus tard son Oscar du Meilleur acteur. Par la suite, on le retrouvera dans Broadcast News ou dans la comédie avec Harvey Keitel, Smoke.
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Il sera par la suite un second rôle de luxe pour de grands réalisateurs, que ce soit chez Steven Spielberg (A.I. Intelligence Artificielle), M. Night Shyamalan (The Village), David Cronenberg (A History of Violence), Robert de Niro (Raisons d’État), Ridley Scott (Robin des Bois) ou encore même les françaises Julie Delpy (La Comtesse) et Sandrine Bonnaire (J’enrage de son absence), avant de devenir un personnage important de l’univers étendu de Marvel, à savoir le général Thunderbolt — d’abord méchant de The Incredible Hulk, puis figure titulaire d’autorité qu’on retrouvera dans Civil War, les deux derniers Avengers et récemment, Black Widow.
Né à Washington le 20 mars 1950, il parcourt le monde pendant son enfance, accompagnant son père diplomate. Il fait des études théologiques avant d’intégrer la prestigieuse école d’art Juilliard School à New York. Malgré sa notoriété grandissante, William Hurt ne semblait pas à l’aise face au train de vie hollywoodien. Il expliquait en interview :
“Je ne suis pas à l’aise avec tout ça. Je ne suis pas à l’aise à l’idée de marcher sur le tapis rouge en smoking, et de voir toutes les femmes avec leurs seins remontés et tous les hommes habillés en pingouins.”
Sa vie privée était cependant très hollywoodienne. Il avait épousé l’actrice alors débutante Mary Beth Supinger et l’avait suivie à Londres, mais avait divorcé à leur retour à New York. Il a eu un enfant avec la danseuse de ballet Sandra Jennings, deux autres lors d’un autre mariage, et une fille, Jeanne, avec l’actrice française Sandrine Bonnaire.
En mai 2018, l’acteur s’était vu diagnostiquer un cancer de la prostate à un stade incurable. Son fils n’a toutefois pas précisé si c’est cette maladie qui l’a emporté.
Konbini avec AFP
