Lost in Translation de Sofia Coppola
Alors que Priscilla – le nouveau long-métrage de la réalisatrice américaine avec lequel elle adapte les mémoires de Priscilla Beaulieu Presley et l’histoire de sa relation sous emprise avec le chanteur de ses 14 ans à ses 18 ans – est actuellement en salle, il y a vingt ans, Sofia Coppola filmait une tout autre histoire de solitude féminine qui a fait d’elle une cinéaste de premier plan.
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Sous sa caméra, une jeune Scarlett Johansson tourne en rond dans sa chambre d’hôtel tokyoïte et se lie d’une amitié ambiguë avec Bill Murray, un acteur sur le déclin, que Coppola a traqué pendant plusieurs mois pour qu’il accepte ce film évanescent, élégant et drôle qui sera nommé pas moins de quatre fois aux Oscars.
RRRrrrr!!! d’Alain Chabat
Il y a vingt ans, ou plutôt 37 000 ans, dans une “nature intacte et sauvage où les mammouths cohabitent paisiblement avec les chevalmouths, les poulmouths et les vermouths”, le premier assassinat de l’Histoire mettait à mal l’harmonie du clan des Cheveux Propres.
Avec Alain Chabat – auréolé du triomphe d’Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre et ses plus de 14 millions d’entrées – à la réalisation et les Robins des Bois au casting, RRRrrrr!!! est une épopée préhistorique totalement absurde, ponctuée de sketchs de jeux de mots douteux devenus cultes. Pourtant, le film fut considéré comme un échec critique, les Robins des Bois ne tournèrent plus ensemble et Chabat mit huit ans avant de refaire un film (Sur la piste du Marsupilami).
Podium de Yann Moix
Le premier film de Yann Moix (oui, vous avez bien lu) fut un grand succès populaire dans lequel Benoît Poelvoorde incarne un loser magnifique et sosie de Claude François aux côtés de Jean-Paul Rouve en Polnareff. La comédie avait séduit plus de 4 millions de spectateurs en France lors de sa sortie en salle en 2004, si bien que Yann Moix (oui, vous avez une nouvelle fois bien lu) a évoqué à plusieurs reprises une potentielle suite…
Big Fish de Tim Burton
Le dixième long-métrage du réalisateur, où il renoue avec un univers plus coloré, enchanté et joyeux qu’à l’accoutumée, avait déçu ses fans. Mais derrière l’histoire de ce jeune journaliste au chevet de son père mourant et fantasque qui raconte pour la dernière fois à son fils l’histoire fantasmée de sa vie se niche une réflexion sur la puissance de l’art et de la poésie. Big Fish marquait aussi les débuts de Marion Cotillard à Hollywood.
Les Choristes de Christophe Barratier
Un internat rigide, la révélation soudaine (mais éphémère) de Jean-Baptiste Maunier, le chant en guise d’éducation et de rédemption et “Vois sur ton chemin” qu’inexplicablement on connaît toujours par cœur : Les Choristes a déjà 20 ans. L’art, l’école ou l’art à l’école comme antidote à la délinquance, on en a soupé, mais Les Choristes garde toujours une place à part. Immense succès de l’année 2004, le film avait réuni près de 8 millions de spectateurs en salle à sa sortie.
Kiki la petite sorcière d’Hayao Miyazaki
Sorti au Japon en 1989, Kiki la petite sorcière est le premier vrai succès de Ghibli, mais il faudra attendre 2004, suite au succès de Princesse Mononoké et Le Voyage de Chihiro, pour qu’il sorte enfin dans les salles françaises. Un balai, un chat doté de la parole, une petite sorcière à la découverte d’un monde nouveau et, surtout, l’émancipation d’une jeune héroïne : le cinquième film des studios japonais pose un regard innocent et bienveillant sur la sorcellerie.
Destiné à un public en bas âge, Kiki la petite sorcière peut être perçu comme le moins profond ou le plus ordinaire des films de la filmographie de Miyazaki mais enchante les enfants depuis plus de vingt ans.
Shrek 2 d’Andrew Adamson, Conrad Vernon et Kelly Asbury
Après avoir parodié les contes de fées, le second opus des aventures de Shrek – désormais marié à sa princesse Fiona et en visite dans sa royale belle-famille, accompagné de son fidèle Âne – moque Hollywood et toute la planète cinéma. Truffé de références qui revisitent de grands classiques du 7e art, Shrek a, en vingt ans, enfanté de nombreux petits rejetons, puisqu’un cinquième volet a été confirmé et serait attendu pour 2025, selon une stagiaire maladroite d’Universal.
La Mauvaise Éducation de Pedro Almodóvar
Pour son quinzième long-métrage, le maître espagnol se racontait en puisant une nouvelle fois dans ses thématiques les plus intimes, tout en s’attaquant au sujet des abus sexuels commis par l’Église espagnole sous le régime franquiste. À l’écran, la mauvaise éducation, c’est celle, très stricte, d’Ignacio et Enrique par le prêtre Manolo dans un collège catholique des années 1960. Mais c’est aussi la mauvaise vie d’Ángel, aspirant acteur, aux prémices de la Movida madrilène.
Un dédale cauchemardesque qui avait révélé l’acteur mexicain Gael García Bernal à l’international mais dont le cinéaste garde un souvenir très éprouvant et se souvient d’un tournage épouvantable.
Troie de Wolfgang Petersen
Dans la foulée de l’inégalable Gladiator sorti en 2000, Hollywood avait tenté d’offrir une seconde jeunesse à l’épopée antique. Mais pour renouveler le genre, Ridley Scott n’avait pas cherché à reproduire les péplums des années 1960, préférant s’inspirer d’autres genres cinématographiques, à la différence des Troie (et autres Alexandre ou Le Roi Arthur) qui eux ont malheureusement tenté de répliquer Gladiator en mettant en scène d’autres héros historiques sans grande inspiration.
Le Jour d’après Roland Emmerich
En 2004, Roland Emmerich, spécialiste du film catastrophe, faisait s’abattre une nouvelle tragédie – climatique et polaire cette fois-ci – sur la planète, inspiré du livre Le Grand Dérèglement du climat d’Art Bell et Whitley Strieber. Le mélange d’héroïsme, de suspense, d’amour et de bons sentiments fit prendre la sauce et le film connut un immense succès au box-office il y a vingt ans.
Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban d’Alfonso Cuarón
Il est assez rare qu’un cinéaste réussisse à exister au sein d’une populaire franchise hollywoodienne. Dans les huit films, Alfonso Cuarón est d’ailleurs le seul qui y soit véritablement parvenu en imprégnant de sa patte cette grosse machine. Une vraie mise en scène, un rythme, une ambiance : il y a vingt ans sortait donc le meilleur des films Harry Potter.
Kill Bill : Volume 2 de Quentin Tarantino
Kill Bill : Volume 2, c’est un massacre dans une église, une battante enterrée vivante ou encore un œil arraché… Un deuxième volet placé sous le signe de la violence et un peu plus racoleur que son prédécesseur qui était bien meilleur. Deuxième volet dévoilé au Festival de Cannes, à peine un an après le premier opus, il marquait également la fin de la collaboration entre Quentin Tarantino et Uma Thurman, sa muse. En cause, une grave blessure et les pratiques du producteur Harvey Weinstein sur lesquelles Quentin Tarantino a fermé les yeux. De quoi ternir un peu le souvenir de ce diptyque culte.
30 ans sinon rien de Gary Winick
Il y a vingt ans, Jennifer Garner avait 13 ans puis 30 ans. Cette comédie romantique se voulait être un questionnement sur nos choix de vie, nos valeurs et idéaux d’enfance que nous abandonnons à l’entrée dans l’âge adulte. Parfaitement naïf et innocent, le film brille surtout pour son duo d’acteurs – Jennifer Garner et Mark Ruffalo – des plus charmants et pour le plaisir évident de l’actrice, jusqu’alors surtout connue pour la série d’espionnage Alias, à incarner ce maladroit personnage.
N’oublie jamais de Nick Cassavetes
Une love story contrariée entre une fille de bonne famille et un beau garçon prolétaire, un romanesque exacerbé et de grosses ficelles assumées sont au programme de l’adaptation du best-seller de Nicholas Sparks The Notebook par Nick Cassavetes, fils du légendaire John. On connaît et on est partiellement lassés, mais Ryan Gosling et Rachel McAdams y sonnent vrai et parviennent à emporter tout le film (si des baisers sous la pluie, au cinéma, il y en a eu, tous n’ont pas été récompensés d’un MTV Movie Award du meilleur baiser et reproduits en direct lors de la cérémonie).
Spider-Man 2 de Sam Raimi
Alors qu’il aurait pu être une pâle copie du premier volet créée dans le but d’exploiter le filon, le deuxième opus des aventures de l’homme-araignée, toujours réalisé par Sam Raimi, grand fan du comic, se révélait finalement encore plus abouti. Les questionnements existentiels de ce super-héros intello et tourmenté trouvaient une nouvelle fois l’interprète idéal en la personne du sensible Tobey Maguire.
Old Boy de Park Chan-wook
Avec Old Boy, adapté d’un manga japonais, Park Chan-wook posait une nouvelle pierre à son anatomie de la vengeance, après Sympathy for Mister Vengeance l’année d’avant. Et en remportant le Grand Prix du Jury au Festival de Cannes en 2004, il devenait l’un des réalisateurs coréens les plus en vogue. De ce thriller ultra-violent sur un homme sans histoire séquestré pendant quinze ans sans raison et sans lien avec l’extérieur, des scènes (à base de poulpe, de dents arrachées et de langue coupée) restent fermement ancrées dans l’imaginaire collectif, vingt après la sortie du film.
Eternal Sunshine of the Spotless Mind de Michel Gondry
Avec Charlie Kaufman au scénario et un duo d’acteurs aussi inattendu que grandiose, Michel Gondry avait de l’or entre les doigts, et il transformait l’essai en livrant l’une des plus belles variations de cinéma sur le sujet éculé du chagrin d’amour. Dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind, tout se joue dans la mémoire et dans les souvenirs que l’on veut – ou non – effacer. Vingt ans plus tard, on espère que jamais ne s’efface de notre mémoire de spectateur le souvenir de ce grand film.
Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet
En 1919, Mathilde aime Manech et Manech aime Mathilde. Dans son long-métrage adapté du roman du même nom, Jean-Pierre Jeunet mettait la jeune génération du cinéma français au premier plan. Audrey Tautou tournait une deuxième fois sous la direction du réalisateur qui l’a révélée en France comme à l’international avec Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, Gaspard Ulliel remportait le César du meilleur espoir masculin et Marion Cotillard se faisait très remarquer dans le (petit) rôle de Tina Lombardi.
Les Indestructibles de Brad Bird
Vingt ans après sa sortie, ce génial Pixar n’a pas quitté le podium des meilleurs films des studios d’animation. Un savant mélange de film d’action, de film d’espionnage, de romance, de drame et de comédie et une écriture soignée qui apportent une profondeur psychologique à ces super-héros presque ordinaires, contrairement au second volet bien moins savoureux.
La Passion du Christ de Mel Gibson
En 2004, l’acteur passait une nouvelle fois derrière la caméra pour nous raconter les douze dernières heures de la vie de Jésus-Christ, trahi par Judas. Film polémique en raison d’un excès de scènes de torture et censuré dans plusieurs pays, La Passion du Christ avait pourtant réuni près de 2 millions de spectateurs dans les salles françaises. Vingt ans après le premier opus, une suite, en préparation depuis de nombreuses années, devrait prochainement voir le jour, toujours réalisée par Mel Gibson.