Dans ses installations immersives, l’artiste Chiharu Shiota nous prend dans ses douces et gigantesques toiles

Dans ses installations immersives, l’artiste Chiharu Shiota nous prend dans ses douces et gigantesques toiles

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© Chiharu Shiota/Christian Glaeser/Adagp, Paris, 2024

La célèbre artiste japonaise nous propulse dans un univers onirique et étrange.

Tout rénové, le Grand Palais a rouvert ses portes. Cet hiver, l’institution parisienne accueille une artiste japonaise, Chiharu Shiota, reconnue à l’international pour ses installations filaires monumentales. Rendez-vous du 11 décembre 2024 au 19 mars 2025 pour la plus grande exposition jamais accordée dans l’Hexagone à la plasticienne, coorganisée avec le Mori Art Museum de Tokyo, une expo qui s’intitule “The Soul Trembles”, pour les frémissements de l’âme.

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Née à Osaka au Japon, en 1972, Chiharu Shiota a étudié à Kyoto puis à Canberra, en Australie, avant de migrer à Hambourg en Allemagne pour intégrer les Beaux-Arts. Elle pose finalement ses bagages à Berlin, où elle devient un temps l’élève de Marina Abramovíc. Elle explore d’abord la performance et implique son propre corps, nu et enduit de terre, dans son œuvre Try and Go Home (1997) avant de se diriger peu à peu vers les fils de laine pour en faire son matériau de prédilection et sa signature incontestée.

Shiota Chiharu, In Silence, 2002-2019. Vue de l’installation “Shiota Chiharu: The Soul Trembles”, au Mori Art Museum, à Tokyo, 2019. (© Sunhi Mang/Kenji Taki Gallery, Nagoya & Tokyo/Mori Art Museum, Tokyo/Adagp, Paris, 2024)

Des réseaux de laine, du sol au plafond

Au travers d’installations entremêlées, Chiharu Shiota s’empare de l’espace pour explorer des sujets majeurs de la condition humaine : le corps, le rêve, les relations, l’oubli… “Ces fils reflètent les sentiments. Ainsi, ils peuvent se mélanger ou se nouer, se desserrer ou se couper. Comme des liens sentimentaux”, détaille l’artiste dans une interview accordée au musée Guimet. La couleur de ces fils, forcément, relève toujours d’un choix réfléchi, et l’artiste utilise principalement du rouge ou du noir.

Dans In Silence (2008), c’est un piano brûlé et des chaises vides qui sont privés de leur potentiel car enfoncés dans une immense toile d’araignée noire. En 2002, son installation During Sleep laisse voir des femmes endormies sur des lits d’hôpitaux, comme prises dans un immense cocon de fils qui pourrait sembler confortable s’il n’avait pas l’air menaçant. Dans Counting Memories (2019), Chiharu Shiota matérialise le savoir avec de gigantesques réseaux de laine noire dans lesquels sont imbriqués des chiffres, qui s’échappent de bureaux d’écolier·ère·s.

Au Grand Palais, ses œuvres et tentaculaires s’étendent sur plus de 1 200 mètres carrés, offrant une expérience immersive aux abords du fantastique au public, qui peut évoluer au sein de ces vastes toiles étendues du sol au plafond. Afin de présenter son travail depuis les années 1990, l’institution parisienne dévoile un large panorama de l’artiste japonaise : photographies, dessins, vidéos de performances, archives de ses mises en scène… Autant de pièces qui, bout à bout, permettent de se plonger dans l’œuvre poétique, tentaculaire et massive de Chiharu Shiota.

Shiota Chiharu, Connecting Small Memories (detail), 2019. Vue de l’installation “Shiota Chiharu : The Soul Trembles”, au Mori Art Museum, à Tokyo, 2019. (© Sunhi Mang/Mori Art Museum, Tokyo/Adagp, Paris, 2024)

Shiota Chiharu, Uncertain Journey, 2016. Vue de l’installation “Uncertain Journey”, au Blain |<br>Southern, Berlin, 2016. (© Christian Glaeser/Adagp, Paris, 2024)

“Chiharu Shiota : The Soul Trembles” est à voir du 11 décembre 2024 au 19 mars 2025 au Grand Palais (Paris).

Konbini, partenaire du Grand Palais.