Après son très beau Atlantique, sorti en 2019, Mati Diop revient avec Dahomey, long-métrage à la croisée du documentaire et de la fiction récompensé de l’Ours d’or à la Berlinale 2024. La réalisatrice y suit “le 26”, l’une des œuvres pillées par la France au Royaume du Dahomey et restituées en novembre 2021 à “leur terre d’origine” (aujourd’hui, le Bénin). Elle imagine les pensées de cette œuvre, de retour sur ses terres après plus d’un siècle d’exil.
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Arrivée au Bénin, Mati Diop laisse aussi la parole à la jeunesse du pays, “qui a dû se construire et composer avec l’absence” de son patrimoine culturel. En 2017, Emmanuel Macron affirmait : “D’ici cinq ans, je veux que les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique.” Sept ans plus tard, un projet de loi-cadre attend toujours d’être examiné au Parlement.
Mati Diop archive ce voyage retour avec force et beauté. Elle donne une voix aux histoires silenciées, aux œuvres exilées et aux Béninois·e·s privé·e·s de leur héritage culturel afin de “mettre à bas le mur du silence”, “le mur du déni”, tel qu’elle l’expliquait en recevant son Ours d’or en février dernier. Dahomey, qui rejoint Atlantique dans son attrait pour la fiction fantastique, constitue désormais une pierre angulaire du travail de mémoire nécessaire aux relations entre les continents africain et européen.
Ce lundi 9 septembre à 20 heures au MK2 Quai de Seine, nous présenterons le film aux côtés de la réalisatrice Mati Diop. Infos et réservations ici.