Le crowdfunding ouvre la voie
Existe-t-il un pouvoir des fans ?
Internet peut-il court-circuiter Hollywood ?
Alors, Internet peut-il court-circuiter Hollywood ? Avec le nombre de plus en plus important de recours à ces techniques de financement, c’est peut être en voie de se réaliser. « Plus de 2500 projets ont été présentés depuis la création de KKBB en mars 2010, pour plus de 4 millions d’euros collectés ». Et l’audiovisuel, pris au sens large (courts et longs métrages, documentaires, clips) est la « catégorie reine ».
De la même façon outre Atlantique, lors du Festival du film de TriBeCa (fondé par Robert de Niro, entre autres) de 2012, 17 des films en compétition avaient utilisé le crowdfunding pour obtenir une partie des ressources nécessaires à la réalisation de leurs longs-métrages (par exemple First Winter, ou Graceland).
Le crowdfunding, en plus d’impliquer les fans dans le processus créatif, permet aussi aux réalisateurs de garder la main mise sur leur travail. Aujourd’hui, cette technique remplace les gros investisseurs, qui exercent souvent un fort contrôle sur la production finale et demande une part des profits ; par des « vraies personnes », leur rendant accessible un investissement personnel et financier dans des films. Ce qui réalise le rêve du réalisateur… Et parfois le leur.
Les réalisateurs de longs et courts métrages semblent avoir saisi l’intérêt de ces plateformes, et ils sont nombreux à y avoir recours. En plus de gagner des fonds supplémentaires, ils en profitent également pour impliquer les gens dans leur film, et ainsi commencer la pub pour celui-ci.
En ce qui concerne Rob Thomas, c’est un peu différent. A TriBeCa, ou sur KKBB, se sont souvent des projets de films indépendants, défendus par des jeunes réalisateurs qui cherchent à se faire connaître qui sont développés. Ici, les personnes à l’origine du projet auraient pu le financer eux-mêmes. Ce sont pour les droits du film, et pour convaincre la Warner de financer la postproduction, qu’ils se sont engagés. De plus, cela concerne l’adaptation sur grand écran d’une série populaire, et non une création originale.
Ainsi, si l’expérience avec Veronica Mars est un succès, il se pourrait bien que cela influence le futur de la télévision. Les séries télévisées, soumises aux lois de l’audimat, sont parfois injustement évincées des grilles de diffusion. Et si le désarroi des fans se transformait en une énergie nouvelle, qui leur permettrait de reprendre leur série en main ?
Article écrit par Lorraine Besse
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