L’ère du digital
Pour commencer à expliquer ce phénomène plutôt récent il faut revenir à la façon dont les films étaient faits avant. Les couleurs dépendaient de la manière dont les films étaient tournés et surtout comment ils étaient développés. Pour modifier l’aspect d’un film, l’étalonneur devait modifier chaque plan un par un, à la main, ce qui était un travail très fastidieux.
Quand l’ère du numérique a vu le jour, cette technique s’est nettement simplifiée. Maintenant, il est beaucoup plus facile d’appliquer la même palette de couleurs à toutes les scènes grâce à un logiciel. C’est aussi plus cohérent de garder la même nuance pendant tout le film plutôt que de changer certaines images seulement. Ce sont les frères Coen qui ont utilisé de manière bien visible ce changement de coloration lors de l’étalonnage avec leur film O’brother. Les images ont toutes un ton sépia qui permet de donner au long métrage un aspect vieilli.
En 2010, le réalisateur Dan Seitz se préoccupait déjà des 5 choses que l’on voyait revenir très souvent dans les films et notamment de cette tendance orange/bleue. Pour lui, c’était clairement une solution de facilité :
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Ce n’est pas vraiment de la fainéantise. Le coloriste doit mettre à niveau deux heures de film, plan par plan parfois, en l’espace de deux semaines environ. À force de voir la deadline se rapprocher de plus en plus, tu arrêtes de te tuer à la tâche et tu dis : “Merde, tout le monde aime l’orange et le bleu !”