Le Premier ministre Jean Castex a annoncé ce lundi 6 décembre la fermeture des boîtes de nuit pour une durée de quatre semaines, à compter d’aujourd’hui, et ce jusqu’au 7 janvier 2022. “Le virus circule beaucoup chez les jeunes et le port du masque est difficile dans ces lieux. Nous le ferons en accompagnant économiquement les personnes concernées”, a expliqué le Premier ministre. Malgré ces justifications, une mesure si drastique a du mal à passer auprès des gérants de clubs.
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Une quarantaine de boîtes de nuit faisant partie du collectif Culture Bar-Bars a rédigé un communiqué, dénonçant cette décision prise par le gouvernement. Voici la lettre ouverte :
“La branche Club Culture du Collectif Culture Bar-Bars dénonce l’incohérence de la fermeture des seuls clubs et discothèques.
Le Collectif Culture Bar-Bars et sa branche Club Culture dénoncent l’incohérence de la fermeture des clubs cultures et discothèques basée sur la réglementation incendie des établissements recevant du public (ERP), seuls lieux de diffusion artistique sacrifiés afin de contenter l’opinion publique face à la cinquième vague de la Covid-19. Les Clubs Cultures ont fait preuve depuis la réouverture de leur sérieux à appliquer des protocoles sanitaires contraignants et seront toujours à disposition des autorités pour continuer à faire de leurs lieux des espaces sûrs pour leurs clients.
La caractérisation des discothèques et clubs comme des espaces intrinsèquement dangereux est basée sur des attitudes et des préjugés enracinés. Concernant l’étude Pasteur, celle-ci a été réalisée sur une période où la très grande majorité des établissements étaient fermés, le taux de vaccination très faible et de plus, avec une méthode ne permettant pas de mesurer l’impact seul des clubs sur les contaminations. Elle n’est donc en aucun cas représentative de la réalité.
Nous ne comprenons pas la responsabilité sanitaire esseulée qui nous est conférée, alors que nous savons pertinemment que la fête va être renvoyée dans l’espace privé.
Nous sommes des entrepreneurs du Spectacle. Nous interpellons madame Bachelot à nouveau quant à la considération de nos lieux en tant que lieux de culture. Si nous avions été considérés ainsi, serions-nous stoppés net dans nos activités culturelles aujourd’hui ?
Suite aux annonces du Premier ministre, les clubs cultures ont dû annuler leurs engagements auprès de plus d’un millier d’artistes nationaux et internationaux sur le mois de décembre, provoquant d’ores et déjà une perte de chiffre d’affaires entre 12 et 15 millions d’euros. Pour nos entreprises, la trésorerie des mois d’hiver est vitale pour nous permettre de remplir notre mission culturelle tout au long de l’année. Rappelons que nous sommes l’une des principales scènes pour les artistes durant l’hiver en complément des festivals et espaces à ciel ouvert de printemps et d’été.
Nous demandons également :
– La réactivation du fonds de solidarité en portant son indemnisation à hauteur de 30 % du chiffre d’affaires et la poursuite de l’aide à coût fixe portée cette fois à hauteur de 100 % de l’EBE négatif comme l’autorise l’article 107(2)b du règlement européen sur les aides.
– Le retour de l’activité partielle sans reste à charge pour conserver le personnel qui une nouvelle fois se retrouve à l’arrêt en ajoutant la possibilité d’utiliser ces périodes d’inactivité pour assurer sa formation.
Il est aujourd’hui communément admis que la fermeture des discothèques et des clubs n’a pas empêché la propagation ni l’impact de la Covid-19 en France et en Europe, nos établissements étant restés fermés pendant la majorité des vagues des reprises épidémiologiques.
Les 40 clubs cultures français ont accueilli 500 000 personnes depuis le mois de septembre et ont fortement contribué à la vaccination de la jeunesse, lui permettant de retrouver le plaisir de la culture et de la fête dans des protocoles scrupuleusement appliqués. Nous restons à l’écoute et dans l’attente des autorités afin de connaître nos conditions de réouverture au 7 janvier 2022.”