Comment Yves Klein a-t-il créé son bleu… Klein ?

Comment Yves Klein a-t-il créé son bleu… Klein ?

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© Yves Klein/Succession Yves Klein/ADAGP, Paris/Centre Pompidou, MNAM-CCI/Hélène Mauri/Dist. Grand Palais–RMN

On le voit partout, mais on ne connaît pas forcément son origine.

Si vous ne connaissez pas encore l’histoire du bleu Klein, vous avez bien fait de cliquer. C’est l’histoire d’un artiste français qui a créé une couleur qui porte son nom. Le bleu Klein, ou plutôt l’International Klein Blue (IKB), a été créé en 1956 par l’artiste français Yves Klein, mais comment en arrive-t-on à inventer une couleur ? Plus largement, quand une couleur appartient à une entité, on parle d’identité visuelle. Elle est donc déposée par le biais d’un brevet et si on souhaite l’utiliser, il faut demander l’autorisation.

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Cette autorisation est indispensable si vous souhaitez utiliser du bleu Klein, qui a été déposé à l’Institut national de la propriété industrielle. Yves Klein est un artiste français du XXe siècle qui a la particularité d’être pluridisciplinaire. Sa passion pour la couleur l’entraîna à contacter le marchand de couleur Édouard Adam avec qui il a collaboré pour créer sa propre teinte de bleu.

L’artiste désirant la durabilité de ses œuvres choisira le pigment du bleu outremer. “Le problème étant que pour réaliser une œuvre, Yves Klein devra mélanger son pigment avec de la colle qui va laisser une petite couche sur la toile et va cacher la beauté du pigment. Alors, pour éviter cela, ils vont utiliser un médium fixatif qui se rétracte en séchant afin de laisser apparaître un pigment pur”, rapporte le TD’CO.

“Le bleu n’a pas de dimension, il est hors dimension, tandis que les autres couleurs, elles, en ont. Ce sont des espaces pré-psychologiques […]. Toutes les couleurs amènent des associations d’idées concrètes […] tandis que le bleu rappelle tout au plus la mer et le ciel, ce qu’il y a après tout de plus abstrait dans la nature tangible et visible”, déclare Yves Klein lors de sa conférence “L’Évolution de l’art vers l’immatériel” du 3 juin 1959 dans le Grand Amphithéâtre de la Sorbonne à Paris. Le bleu, laissant alors libre interprétation, permet à Yves Klein de le décliner sous toutes ses formes, comme lors de son exposition “Anthropométries”, où des modèles nues avaient été recouvertes de peinture bleue Klein pour performer “la technique des pinceaux vivants” sur une surface.