Il a 20 ans de métier dans la production, il est passé par Universal, TF1, M6 ou encore Vice : Lionel Maurel a donné quelques informations au média Ventes Rap concernant Nouvelle école, concours de rap diffusé sur Netflix dont il est producteur artistique chez Black Dynamite pour Mediawan depuis bientôt trois ans. Au cours de l’interview, bien assis dans son fauteuil niché dans une petite bibliothèque, Lionel Maurel revient sur l’après Nouvelle école, émission qui a fêté cette année sa deuxième saison.
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L’après Nouvelle école
C’est toujours compliqué de gérer un boum aussi soudain. La série inspirée du télé-crochet américain Rhythm + Flow a beau être critiquée, elle reste une immense rampe de lancement grâce à la visibilité qu’elle apporte. C’est une visibilité qu’il faut ensuite utiliser à bon escient, “convertir” dirait-on. Facile à dire, beaucoup moins à faire. Lionel Maurel apporte donc ce qui est pour lui la clé d’une bonne gestion de l’après Nouvelle école :
“On a vu des exemples en saison 1 et 2 de gestion, de projection de sorties, de rétroplanning […]. C’est avoir le bon entourage autour du talent, ça reste toujours le principe de management et d’équipe, parfois de label si le talent signe. C’est vraiment cet accompagnement-là, de réflexion et ce n’est pas parce que tu fais Nouvelle école que demain tu vas poper comme ça.“
C’est un conseil qui montre bien que faire partie de Nouvelle école est loin d’être un cadeau tombé du ciel et peut vite devenir un boulet assez relou pour avancer. La clé, pour ce producteur expérimenté, c’est donc l’entourage. On garde le conseil !
Sélectionner les “talents”
Lionel Maurel est également revenu sur la sélection en amont des “talents”, une donnée plus qu’importante dans la réussite du programme. Pour lui, “c’est un level qu’on doit maintenir chaque année”. À l’annonce des futurs candidats de la saison 2, plusieurs noms déjà identifiés dans le paysage du rap français avaient été révélés, comme celui de Coelho, Slkrack ou encore Josué, créant des réactions divergentes, entre hype et incompréhension :
“Nous, ce qu’on cherche, c’est montrer que, que tu sois écouté par 3 000, 50 000 ou 80 000 personnes, si tu représentes quelque chose, si on estime avec Netflix, Black Dynamite et Booska-P, avec qui on travaille, qu’il y a un intérêt à montrer un talent, on montre.“
Le producteur artistique de Mediawan précise également qu’ils ne choisissent aucun candidat déjà signé : “Ils peuvent avoir leur petite structure, il y en a qui étaient signés avant et [Nouvelle école] peut être une seconde chance”.
Pour la culture ?
Netflix contrebalancerait les médias traditionnels qui n’arrivent pas à parler du rap ? L’objectif de Nouvelle école est en tout cas d’ouvrir le rap à un nouveau public et ça, Lionel Maurel l’explique pour Ventes Rap : “Montrer aux gens qui ne sont pas forcément intéressés par le rap à la base, montrer un univers, des valeurs de travail, l’engagement, les personnalités […]. Là, on montre au grand public quelque chose de précis avec une multitude de visages et de portraits”.
En précisant bien ne pas vouloir parler au nom de la plateforme car il ne travaille pas directement pour eux, il explique que Netflix a voulu traiter le rap “comme de la pop culture” : “C’est de la pop culture aujourd’hui qui n’est pas toujours mise en avant partout ou en tout cas très stéréotypée”. Ce sont des objectifs louables que le producteur artistique à su expliquer, sans pour autant entrer sur le terrain des différentes critiques ou polémiques faites à l’encontre du programme, comme la place des femmes dans celui-ci ou encore la mise à l’écart de certains candidats coupés au montage peu de temps avant la diffusion.