Cet été à Nantes, la jungle prend sa revanche grâce à d’incroyables installations artistiques

Cet été à Nantes, la jungle prend sa revanche grâce à d’incroyables installations artistiques

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© Jean-François Fourtou/Photo : Martin Argyroglo

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Par Konbini avec AFP

Publié le , modifié le

En 81 étapes, le Voyage à Nantes présente aux curieux·ses des œuvres monumentales (et végétales) invitées au détour des rues.

Des branches monumentales qui semblent crever le sol pour envahir la ville, un escalier en bois pour approcher les fleurs d’un magnolia : le Voyage à Nantes a commencé et replace les arbres au cœur de la ville. La place Graslin, en plein centre-ville, est envahie pour l’été par d’immenses branches imaginées par l’artiste brésilien Henrique Oliveira. Surgissant des pavés, elles rampent jusqu’aux colonnes du théâtre. L’artiste s’est inspiré du film Fitzcarraldo (1982, de Werner Herzog), qui raconte la volonté destructrice d’un homme passionné d’art lyrique voulant construire un opéra en pleine forêt amazonienne. Lui imagine une “revanche de la jungle”.

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Un peu plus loin, au cœur du cours Cambronne, les jeunes designers nantais Nicolas Barreau et Jules Charbonnet ont installé un escalier tout en couleurs qui invite le public à grimper pour respirer l’odeur des magnolias en fleur. “Le magnolia est un arbre lié à l’histoire de Nantes : il a été ramené d’Amérique au XVIIIe siècle sur les bateaux d’armateurs qui prenaient part au commerce triangulaire”, raconte à l’AFP Jules Charbonnet.

Barreau Charbonnet, Le sursaut des bois courbes, Le Voyage à Nantes 2024. (© Martin Argyroglo)

Les deux designers se sont inspirés de la charpenterie navale pour construire un escalier aux rambardes courbées, rappelant la forme des coques. Dans les troncs ou à leurs côtés, les œuvres de cette nouvelle édition “attirent l’attention” sur “ces arbres qui sont de véritables richesses dans les villes, à l’heure du changement climatique”, explique Jean Blaise, directeur artistique du Voyage à Nantes. “Portes d’entrée” dans son parcours de 81 étapes, dont une quarantaine de nouveautés, des œuvres monumentales se sont invitées au détour des rues.

Place Graslin, cours Cambronne mais aussi place Royale, où est assis un enfant de cinq mètres de haut à tête de palmier, pensé par l’artiste Jean-François Fourtou. Près du Château des ducs de Bretagne, une main taillée à la tronçonneuse dans un tronc de séquoia par l’artiste Max Coulon semble étreindre le “pin couché”, qui a grandi à l’horizontale pour échapper à l’ombre du févier d’Amérique voisin. Plus discrets, plusieurs arbres de Nantes et du vignoble voisin arborent cet été des “bijoux” en verre pensés pour attirer l’attention des promeneur·se·s sur des spécimens exceptionnels. Comme chaque année, quelques œuvres seront pérennisées, notamment le géant de bois signé Fabrice Hyber installé au Jardin des plantes, duquel ruissellent des filets d’eau.

Yuhsin U Chang. Un Pinus pinea l’an 2252, Le Voyage à Nantes 2024. (© Martin Argyroglo)

Le Voyage à Nantes s’achèvera le 8 septembre 2024.