L’artiste a menacé de détruire de grands chefs-d’œuvre faisant partie de sa collection pour protester contre la détention de Julian Assange qui attend, depuis une prison du Royaume-Uni, le verdict concernant son extradition vers les États-Unis, extradition qui le mettrait en danger de mort. L’artiste russe, qui vit à Paris, a promis la destruction totale de toiles de Rembrandt, Andy Warhol et Pablo Picasso si Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, mourait en prison. Il y est incarcéré dans une cellule placée sous haute surveillance pour espionnage à cause des documents sensibles qu’il a publiés sur les États-Unis et la guerre d’Irak et d’Afghanistan.
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C’est sur la chaîne de télévision Sky News que Molodkine a déclaré son intention et a affirmé détenir seize œuvres de grands maîtres, dont la valeur est estimée à 45 millions de dollars. Son mode de destruction ? La dissolution à l’acide. Artnews rapporte que ces œuvres seraient, d’après les dires de leur propriétaire, conservées dans un coffre-fort de 29 tonnes qui côtoierait une “substance extrêmement corrosive” se trouvant dans deux barils reliés par une pompe pneumatique. Ces deux barils comportent de l’acide et un agent accélérateur-activateur.
Ce projet de destruction artistique massive a même un nom, le “Dead Man’s Switch”, et le dispositif devrait être installé dans un musée. Le tout est censé être connecté à une minuterie de 24 heures qu’il faudra relancer chaque jour après avoir eu la confirmation qu’Assange est encore en vie grâce à son entourage, au risque de voir les œuvres dissoutes. Un marchand d’art italien, Giampaolo Abbondio, a même prêté un Picasso pour ce projet : “Il est plus important pour le monde d’avoir un Assange qu’un Picasso supplémentaire. […] Disons que je suis optimiste et que je l’ai prêté. Si Assange est libéré, je pourrai le récupérer.”
“Dans notre époque catastrophique, où nous avons tant de guerres, détruire l’art est bien plus tabou que détruire la vie d’une personne. Depuis que Julian Assange est en prison, la liberté d’expression et la liberté d’information ont commencé à être de plus en plus réprimées. J’ai ce sentiment très fort maintenant”, a défendu Andreï Molodkine sur Sky News. L’épouse du lanceur d’alerte et fondateur de WikiLeaks soutient ce projet et rappelle qu’une œuvre d’art ne vaudra jamais une vie humaine.