L’affaire remonte à 2010 et implique deux accusations de harcèlement sexuel.
À voir aussi sur Konbini
Cinéma et affaires d’agression sexuelle ne font pas bon ménage. Après la polémique qui a entouré la nomination de Roman Polanski en tant que président de la prochaine cérémonie des César – le cinéaste a par la suite renoncé –, la 89e cérémonie des Oscars est cette fois-ci dans le viseur. Et ce n’est autre que Casey Affleck, nommé pour la statuette du meilleur acteur pour son rôle dans Manchester by the Sea, qui est concerné.
L’affaire remonte à 2010, lors de la réalisation du faux documentaire I’m Still Here, dont Casey Affleck est le réalisateur. Le film n’est pas seulement une épine artistique dans sa carrière d’acteur, il l’est aussi pour deux affaires de harcèlement sexuel. La première est en lien avec une productrice, Amanda White, qui l’a accusé d’avoir tenté, violemment, de l’attirer dans sa chambre d’hôtel après avoir refusé ses avances, en plus d’avoir tenu des propos inappropriés à propos de son âge et de sa fertilité. La productrice a déposé plainte et réclame deux millions de dollars.
La même année, Casey Affleck est accusé par un autre membre de la production d’I’m Still Here. Il s’agit de Magdalena Gorka, la directrice de la photographie du film. Elle attaque Casey Affleck pour harcèlement sexuel, indiquant qu’il encourageait d’autres hommes de l’équipe à faire de même, et raconte que l’acteur, chez qui elle dormait lors du tournage, lui avait rendu visite dans son lit sans son consentement. Ce dernier, selon elle, portait “des sous-vêtements et un T-shirt. Il avait sa main posée autour d'[elle], caressait [son] dos, son visage était tout près et son haleine sentait l’alcool”.
Résultat, une deuxième plainte assortie d’une demande de dommage et intérêts de 2,25 millions de dollars. Deux affaires qui entachent depuis plusieurs années la réputation de Casey Affleck. Elles ont été démenties par l’intéressé, qui les a qualifiées de “fiction totale”, et ont été réglées à l’amiable sans que les montants financiers ne soient dévoilés – si transaction(s) financière(s) il y a eu.
Dans Variety, l’acteur indiquait :
“Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent, parfois, ce que l’on peut répondre n’a aucune importance. Je crois que les gens pensent que si vous êtes connu, c’est normal de pouvoir dire n’importe quoi sur vous. Je ne sais pas pourquoi. Mais ça ne devrait pas être le cas, parce que tout le monde a une famille et une vie.”
Si les faits sont désormais vieux de sept ans, ça ne passe pas pour certains. Constance Wu, actrice connue pour son rôle dans la série Bienvenue chez les Huang (Fresh Off the Boat), a ainsi réagi sur Twitter à la nomination de Casey Affleck :
Chargement du twitt...
Traduction : “Des hommes qui agressent sexuellement des femmes pour les Oscars ! parce qu’une bonne performance d’acteur compte plus que l’humanité, l’intégrité humaine ! Parce que le pauvre garçon a vraiment besoin de cette récompense !”
Chargement du twitt...
Traduction : “Les mecs ! Achetez votre tranquillité en réglant les choses à l’amiable au tribunal. Faire une bonne performance d’acteur, c’est tout ce qui compte. Parce que l’art, ça n’a rien à voir avec le fait de faire preuve d’humanité, n’est-ce pas ?”
D’autres n’ont pas hésité à évoquer aussi les accusations entourant Mel Gibson, nommé pour son film Tu ne tueras point et accusé de violences conjugales.
Chargement du twitt...
Traduction : “Un agresseur sexuel affirmé est notre président et Casey Affleck et Mel Gibson viennent d’être nommés aux Oscars. Bonne journée, tout le monde !”
Dans le courant de l’année 2016, une affaire de viol datant de 2001 concernant Nate Parker, le réalisateur de The Birth of Nation, émergeait dans les médias américains. Le film, pourtant pressenti pour être récompensé dans les plus grandes compétitions du septième art, n’a été nommé ni aux Golden Globes ni aux Oscars.