Canal+ va proposer des sous-titres conçus pour être accessibles aux dyslexiques, afin de permettre un meilleur accès aux contenus en version originale à ces personnes atteintes de troubles de la lecture, a-t-on appris auprès de la chaîne.
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Ces sous-titres “seront prochainement disponibles sur la plateforme MyCanal en option dans le menu de paramétrage des langues et des sous-titres”, ont indiqué dans un communiqué commun mardi le groupe audiovisuel, l’association spécialisée Puissance Dys et l’agence de communication BETC. Canal+ “prévoit d’intégrer (ces sous-titres spéciaux) de manière plus large par la suite dans son offre de programmes”.
Baptisés Dystitles, ces sous-titres ont été mis au point à partir des travaux de l’orthophoniste et neuropsychologue Béatrice Sauvageot, présidente de l’association Puissance Dys. Ils se veulent “adaptés à la lecture à la fois pour les personnes dyslexiques et non-dyslexiques”, selon le communiqué.
Ces sous-titres utilisent pour cela une typographie particulière : des surfaces blanches sont insérées dans tout ou partie de l’espace intérieur des lettres (ce qu’on appelle les contre-formes), elles-mêmes écrites en noir. Par exemple, un D majuscule est écrit en noir avec un fin contour blanc et son espace intérieur est entièrement rempli de blanc.
Cette typographie particulière permet aux dyslexiques “d’appréhender les sous-titres grâce à un design qui correspond à la manière dont leur cerveau perçoit les lettres”, a affirmé Béatrice Sauvageot, citée dans le communiqué. Ils sont également “compréhensibles par les personnes non-dyslexiques, après un léger temps d’adaptation”, fait valoir le communiqué.
“Nous avons fait des tests auprès de nos abonnés. Les retours sont extrêmement positifs”, a assuré le directeur général de Canal+ France, Gérald-Brice Viret, au journal Le Parisien jeudi. “Nous ferons un point d’étape au début de la saison prochaine et de l’année 2024”, a-t-il ajouté.
Avec une typographie classique, “les personnes dyslexiques […] doivent prendre le temps de déchiffrer chaque mot pour en comprendre le sens et n’ont donc pas toujours le temps de lire les sous-titres d’une scène avant que ceux-ci ne disparaissent”, souligne le communiqué.
La dyslexie fait partie des troubles spécifiques du langage et des apprentissages (TSLA), dits “troubles dys”, avec la dysphasie (langage) ou la dyspraxie (développement moteur et écriture). Même s’ils sont difficiles à quantifier précisément, “les troubles dys sont fréquents” et “concerneraient près de 8 % des enfants d’âge scolaire” en France, selon la Haute autorité de santé (HAS).