Le groupe Canal+, investisseur historique du septième art, et les représentants du cinéma français ont annoncé jeudi être parvenus à se mettre d’accord sur le sujet brûlant de la chronologie des médias.
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La chronologie des médias régit les dates auxquelles les films peuvent être diffusés, en ligne et à la télévision notamment, dans les mois qui suivent leur sortie au cinéma. Ces règles, qui doivent protéger la création, sont l’objet d’intenses négociations depuis l’essor des plateformes de streaming qui bouleversent la donne.
L’accord annoncé jeudi est une étape importante mais qui ne clôt pas le match : signé entre la chaîne payante et les organisations du cinéma français, il pourrait prolonger “jusqu’en 2024 au moins” le partenariat entre les deux parties, précise un communiqué. Il prévoit un “investissement garanti de plus de 600 millions d’euros pour les trois prochaines années dans le cinéma français et européen pour Canal+ et Ciné+”.
En échange, Canal+, qui doit désormais faire face à la concurrence des grandes plateformes de streaming, pourrait diffuser les films six mois seulement après leur sortie en salles, en exclusivité pendant neuf mois minimum.
“Les signataires appellent de leurs vœux l’adoption de la nouvelle chronologie des médias proposée par les organisations du cinéma et un aménagement de la réglementation par les pouvoirs publics pour que cet accord entre en vigueur le plus vite possible et sécurise de façon pérenne le financement de la filière”, poursuit le communiqué.
De fait, l’étape suivante est de s’accorder avec les plateformes de vidéo à la demande, comme Netflix, qui ont bouleversé le marché et réclament d’avoir elles aussi une meilleure position dans la chronologie des médias en échange de leurs obligations de financement de la création.
Contacté par l’AFP, Netflix n’a pas souhaité réagir, indiquant devoir “d’abord prendre connaissance de l’accord”. Tous doivent s’accorder d’ici la fin de l’année, pour de nouvelles règles qui entreraient en vigueur au premier trimestre 2022, sans quoi la balle sera dans le camp du gouvernement pour trancher.
Konbini avec AFP