Quand on regarde le tableau des quarts de finale de la CAN, on peut voir autre chose que des oppositions footballistiques. Parmi les huit nations encore présentes à ce stade la compétition (Nigeria, Angola, République démocratique du Congo, Guinée, Mali, Côte d’Ivoire, Cap-Vert, Afrique du Sud), beaucoup ont des places fortes dans la musique en Afrique. Chacune, à la suite ou simultanément, a dominé le continent et rayonné en dehors grâce à ses genres musicaux. Avant que la réalité du terrain ne donne son verdict, on explore ces différents pays en chansons.
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L’indémodable rumba congolaise
Koffi Olomidé, JB Mpiana, Papa Wemba, Werrason, Fally Ipupa, Tabu Ley Rochereau… Pas besoin d’être Congolais pour connaître au moins un de ces artistes, qui ont fait la renommée de la République démocratique du Congo (et de la République du Congo, non qualifiée pour la CAN) en élevant leur musique (rumba et ndombolo) au panthéon des musiques mondiales. Ce n’est pas pour rien que l’Unesco a classé la rumba congolaise au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Aujourd’hui, des artistes comme Naza et Dadju continuent de mettre en avant cet héritage.
Coupé décalé et rap ivoirien
Après la grande ère du ndombolo dans les années 1990, la Côte d’Ivoire rafle tout dans la première moitié des années 2000 avec le coupé décalé. Plus tard, les artistes s’investissent massivement dans le rap tout en gardant leur identité ivoirienne, à l’image de Fior 2 Bior et son tube “Gnonmi avec lait qui est bon” ou de Tam Sir et son “Coup du marteau”, hymne non officiel des Éléphants dans cette CAN du siècle.
La folie afrobeats au Nigeria
C’est un véritable raz-de-marée. Au tournant des années 2010, il était impossible de passer à côté de la musique nigériane incarnée par des artistes comme Davido, Wizkid, P-Square ou Rema. Que l’on soit à Lagos, New York ou Paris, on a forcément dansé sur un titre d’afrobeats.
Vive l’amapiano d’Afrique du Sud
Il n’est pas trop tard pour monter dans le train de l’amapiano, le style musical en vogue qui cartonne en Afrique du Sud. Avec ses sonorités électroniques et ses motifs envoûtants, chaque chanson nous donne envie de taper nos meilleurs pas de danse devant une foule de badauds.
Le Cap-Vert, à la croisée des chemins musicaux
Sur l’archipel, on fait la connexion entre le zouk des Antilles et la kizomba d’Afrique lusophone et le funana local. C’est un mélange des genres qui a envahi les clubs afro-caribéens et les salles de danse partout en France. Ce sont des travaux colossaux de la part de la communauté capverdienne.
Dança do Angola
Quand la folie du kuduro et sa chorégraphie caractéristique arrivent en France entre 2006 et 2007, le phénomène est encore très localisé et confidentiel, connu par quelques initiés seulement. Une poignée d’années plus tard, tout le monde sait danser le kuduro. Un peu partout, on essaie de reprendre à sa sauce le genre venu d’Angola à coups de remix, de réarrangements locaux et de featurings avec des têtes d’affiche, mais rien n’égale les sonorités originelles.
Même si le genre continue de vivre d’une autre manière, la fin des années 2000 marque la fin de la première ère du kuduro, symbolisé par le succès flamboyant de “Bela” et sa choré penchée qu’on retrouvait absolument partout.