C’est le plus beau pied de nez que l’on aurait pu imaginer. Alors que la France a snobé Anatomie d’une chute et décidé d’envoyer La Passion de Dodin Bouffant (que l’Académie des César n’a pas retenu dans la catégorie Meilleur film de notre cérémonie de récompenses hexagonale) pour représenter notre pays aux Oscars, le film de Justine Triet a récolté cinq nominations dans les catégories les plus prestigieuses : Meilleur film, Meilleure réalisation, Meilleur scénario original, Meilleur montage et Meilleure actrice pour Sandra Hüller.
À voir aussi sur Konbini
Chargement du twitt...
Si la vague de récompenses reçues outre-Atlantique laissait présager le meilleur, le grand chelem opéré par le film est historique. Justine Triet est seulement la huitième femme dans l’Histoire des Oscars à être nommée dans la catégorie Meilleure réalisation. Cette année, elle y côtoie d’imposants noms, tous masculins : Martin Scorsese, Christopher Nolan, Yorgos Lanthimos, Jonathan Glazer.
Elle a déclaré à BFM TV :
“On était hyper impressionnés. […] Cette catégorie [meilleure réalisation], elle me touche particulièrement parce que je crois qu’historiquement, il y a assez peu de femmes qui l’ont eue. Je suis aussi très émue de voir mon monteur nommé parce qu’on ne s’y attendait pas du tout. Ça m’a beaucoup touchée parce qu’on a quand même passé huit mois enfermés dans une toute petite pièce à essayer de trouver le code du film.”
Avec ses cinq nominations, Anatomie d’une chute devient également le film français le plus nommé aux Oscars aux côtés d’Amour de Michael Haneke en 2012, qui avait également raflé cinq nominations et The Artist, qui avait glané dix nominations en 2011.
“C’est la première fois que je pleure, je ne pleure jamais pour rien”, a avoué Justine Triet jointe par Libération, quelques minutes après l’annonce des nominations.
“J’ai découvert depuis fin août un monde que je ne connaissais pas. J’ai énormément voyagé, beaucoup plus aux États-Unis qu’ailleurs, ça représente de nombreux mois entre Los Angeles et New York. […] Je n’ai pas eu l’impression d’être le parfait petit soldat, il y en a qui en font bien plus que moi. J’ai posé des limites, ne serait-ce qu’en refusant d’aller vivre aux États-Unis alors qu’il m’a été demandé de m’installer là-bas. […] Je m’étais hyper protégée de la déception, je m’étais dit : ‘Bon, j’espère qu’on aura le Meilleur scénario’…”
D’ici la cérémonie, qui aura lieu en mars prochain à Los Angeles, Justine Triet va continuer à faire campagne pour son film. “Je dois vite repartir ! Il y a aussi des votants à aller voir à Londres.” Dernière ligne droite avant l’ultime sacre.