C’est certainement l’un des événements culturels qui fait rêver le plus d’âmes anarchistes et libertariennes à travers le monde : le Burning Man, rendez-vous américain des utopistes mélomanes en quête d’un eldorado autosuffisant et hédoniste. Chaque été, les images de cet événement atypique campé en plein cœur aride du site Black Rock City dans l’État du Nevada ne manquent pas de causer le FOMO tant les places sont compliquées à obtenir. Sauf que cette année, le rêve semble virer au cauchemar.
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Lancée le 27 août dernier, l’édition 2023 du Burning Man, qui dure neuf jours au total, a vu s’abattre sur elle des pluies diluviennes dans le courant du dernier week-end de festivités, le plus fréquenté au vu de la fameuse crémation d’une gigantesque silhouette, qui donne d’ailleurs son nom au festival. Des conditions météorologiques qui rendent le terrain (baptisé “la playa”) absolument impraticable et les conditions hygiéniques sur place invivables.
Alors que les choses s’améliorent enfin en ce lundi matin, le week-end a été long pour les “burners”, nom donné aux festivaliers du Burning Man. La crémation du mannequin emblématique du festival a été reportée à ce lundi soir et devrait bel et bien avoir lieu, malgré la catastrophe.
72 000 festivaliers coincés et livrés à eux-mêmes
Les “burners” ont vu les folles festivités propres à l’événement être interrompues au vu des averses. Des précipitations sans précédent, qui seraient même les plus impressionnantes depuis la création du festival il y a trente ans. Face à ces conditions, les quelque 72 000 festivaliers se sont retrouvés coincés au sein du festival, dans leurs campements, contraints de rationner leurs denrées alimentaires, leur eau et leur carburant, le tout sans toilettes ni douches, le concept du festival imposant une autosuffisance tant alimentaire qu’hygiénique.
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Certains ont tenté d’évacuer le site du festival par leurs propres moyens, souvent après une douloureuse marche nocturne et embouée de près de 10 kilomètres. Les autres restent sur le site du festival, où les activités ont été totalement interrompues, et attendent sagement que le site redevienne praticable pour pouvoir le quitter. Une intox concernant une épidémie d’Ebola au sein du festival a circulé sur le Net, avant de se voir rapidement infirmée par des personnes sur place, notamment par l’utilisatrice TikTok Angie Peacock, qui a régulièrement donné des updates de la situation, martelant que les festivaliers continuaient à passer du bon temps malgré les imprévus.
@angiepeacockmsw Burning Man Flood Update. There is no ebola, FEMA or fence being built. We are having a great time! #fyp #burningman2023 #burningman #blackrockcity #floodedman ♬ original sound - Angie Peacock, MSW, CPC
Un décès, causé par les intempéries ?
La nouvelle d’un décès sur le site du festival a rapidement envahi Internet. Seulement, “les organisateurs de l’événement ont confirmé que le décès d’un homme survenu lors de la journée du vendredi n’était pas lié aux intempéries. Ils ont indiqué que les services d’urgence avaient été appelés pour aider l’homme âgé d’environ 40 ans mais qu’il n’avait pas pu être réanimé”, partage la BBC. La corrélation entre le décès, prétendument survenu le vendredi, et les fortes pluies du week-end reste donc à confirmer. Les autorités locales ont lancé une enquête.
Des stars sauvées par les festivaliers
Parmi les nombreuses vidéos d'”escapade” de festivaliers, une a fait le tour de X/Twitter, à savoir celle du DJ Diplo et du comédien Chris Rock qui, après une traversée boueuse, se sont vus sauvés par de généreux festivaliers qui n’ont pas manqué d’immortaliser la scène. Comme quoi, dans l’apocalypse, tout le monde est dans la même boue.
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Un désastre écologique
Au lancement du festival le 27 août dernier, un groupe d’activistes climatiques avait déjà tenté d’altérer le lancement des festivités en bloquant l’accès routier au festival, avant de se faire violemment intercepter par les autorités du Nevada. Leurs revendications étaient claires : le festival est beaucoup trop polluant, malgré ses ambitions écologiques. En effet, malgré la promesse de “ne laisser aucune trace”, le festival ne peut pas bâtir cette cité hédoniste au beau milieu du désert sans faire de dégâts. Selon le rapport de durabilité du festival lui-même, le déplacement des festivaliers et de leur matériel jusqu’au site du festival provoquerait à lui seul la production de la majorité des 100 000 tonnes de CO2 générées par les festivaliers du Burning Man chaque année.
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La situation catastrophique de l’édition de cette année risque de ne rien arranger, sachant que les festivaliers qui quittent tant bien que mal le site du festival n’ont évidemment pas eu l’occasion de nettoyer leurs campements et leurs déchets, qu’ils ont ainsi laissés derrière eux, en plein désert.
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Internet amusé
Évidemment, jamais en manque d’inspiration, Internet s’en est donné à cœur joie pour tourner la catastrophe en dérision. Des tweets de plus ou moins bon goût ont pullulé sur Instagram et X/Twitter, permettant d’approcher la situation avec légèreté, alors que les conditions météorologiques ce lundi matin se sont suffisamment améliorées pour permettre aux festivaliers de commencer à quitter le site.