Des héroïnes bien malgré elles
Avant de vous détailler, par le menu, toutes les qualités de Wynonna Earp, tentons d’abord de vous amadouer avec cet argument ultime : elle et Buffy contre les Vampires ont beaucoup de points communs ! Et ce n’est d’ailleurs pas un hasard. Comme on le disait plus haut, la série de Joss Whedon en a inspiré plein d’autres, mais c’est évidemment sa façon d’écrire son héroïne, plus que ses aventures, qui ont marqué Emily Andras, la showrunneuse de Wynonna Earp, comme elle le confie au Hollywood Reporter :
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“S’il y a bien une chose que j’essaye de puiser dans Buffy, plus que tout, c’est qu’en dehors de son humour versé dans l’ironie et son petit budget, c’était vraiment une série sur le fait d’être une femme dans le monde moderne, et comment se frayer un chemin et se construire sa propre famille.”
Wynonna Earp, l’héroïne qu’on mérite
Contrairement à Buffy, Wynonna Earp n’est pas une métaphore de l’adolescence… elle est ce qui vient après. Quand les responsabilités de la vie d’adulte nous tombent dessus alors qu’on préférerait creuser un trou bien profond pour les y enfouir. Notre héroïne malgré elle n’était pas taillée pour ce qui l’attendait en remettant les pieds à Purgatory. Hériter de cette malédiction, c’est trop pour elle. Pour couronner le tout, elle se trimballe une bonne dose de culpabilité : persuadée, depuis qu’elle est petite, d’avoir tué son père quand leur maison a été attaquée par des Revenants. Enfin, elle doit renouer avec sa petite sœur, Waverly, qu’elle a quittée sans se retourner il y a fort longtemps. Mais la choupette en chef ayant un cœur gros comme ça, elle pardonnera vite à sa frangine d’être partie.
Bref, Wynonna Earp, c’est d’abord l’histoire d’une tribu, qu’il s’agisse de sa famille de sang ou de cœur. Et le poids de l’héritage et le devoir de la préserver, une tâche qui incombe traditionnellement aux hommes dans la littérature notamment, est donc confié à Wynonna qui est, en apparence, la moins indiquée pour le job. Notre héroïne effrontée fait face à chaque obstacle avec force, courage, et des punchlines qui, à l’instar de Peacemaker, font mouche à chaque fois.
La série a su créer une héroïne badass, mais aussi des personnages de femmes (les vraies stars de la série) attachantes, déterminées, indépendantes, drôles, sensibles, têtues, téméraires… Bref, en trois dimensions et pas stéréotypées pour un sou. Elles sont des modèles, certes qui ont des failles – Wynonna se traîne une ribambelle de casseroles et de mauvaises décisions, mais elle assume tout ! –, mais des modèles quand même. Ne cherchez pas, elle passe le Beschdel Test haut la main ! Et on lui décerne sans sourciller la médaille de “série féministe”. Wynonna Earp, c’est un peu l’héroïne que l’on mérite, en 2017, a fortiori quand on a grandi avec Buffy.