Chaque mois, nous passons en revue les événements artistiques de notre beau pays, la France, afin de vous proposer la crème de la crème des expositions. Au programme : du temps et des couleurs, l’influence du Japon sur Pierre Bonnard, un hommage à Britney Spears, des messages d’émotions et des portraits d’Amérique.
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“Voir le temps en couleurs”, au Centre Pompidou-Metz
“La photographie s’invite sous toutes ses formes au Centre Pompidou-Metz. […] L’exposition réunit près de 300 œuvres et cinquante photographes, offrant une traversée inédite des grands défis techniques qui ont jalonné l’histoire de la photographie, une discipline jusqu’ici peu explorée au Centre Pompidou-Metz. Le parcours donne à découvrir des œuvres exceptionnelles : des planches rares de campagnes de restauration de chefs-d’œuvre de la Renaissance italienne, des marines peu présentées de Gustave Le Gray, ou encore des plaques autochromes de la collection du musée Albert Kahn.
Dispositifs optiques et mécaniques, procédés chimiques, propriétés physiques innovantes… Longtemps, la technique a été rangée du côté des sciences objectives. Pourtant, bien plus qu’un simple moyen de production photographique, ses évolutions précèdent, sinon provoquent, toutes ses grandes révolutions esthétiques. […] Véritable chassé-croisé temporel, l’exposition marie les travaux pionniers de photographes des XIXe et XXe siècles avec ceux d’artistes contemporain·e·s, comme Hans-Peter Feldmann, qui revisite avec son installation Shadow Play la camera obscura comme forme inaugurale de l’image reproduite, ou encore Dove Allouche, Ann Veronica Janssens, Laure Tiberghien et Hugo Deverchère, dont les œuvres soulignent les nombreux chemins qu’ouvrent, aujourd’hui encore, les manipulations techniques du médium.“
Jusqu’au 18 novembre 2024.
“Bonnard et le Japon”, à l’hôtel Caumont – Centre d’Art, à Aix-en-Provence
“En 2024, Caumont – Centre d’Art consacre son exposition d’été au génie de Pierre Bonnard et à l’influence de l’art du Japon sur ce dernier. Il s’agit de la première exposition sur le sujet, qui permettra de montrer comment Bonnard – celui que l’on surnommait autrefois le ‘Nabi très Japonard’ – a intégré dans son traitement de l’espace, du temps et du mouvement, l’esthétique de l’art japonais, pour créer des œuvres en rupture avec le naturalisme et l’impressionnisme. Les œuvres du peintre français seront exposées en regard d’estampes japonaises afin d’illustrer leurs correspondances et leurs affinités formelles, ainsi que l’importance de cette source d’inspiration pour l’artiste.”
Jusqu’au 6 octobre 2024.
“Failures”, à la galerie Les filles du calvaire, à Paris
“Voiture, caisse, auto, char, tacot, bagnole, tire… L’automobile est un objet paradoxal. Si d’aucuns l’adorent, d’autres la vouent aux gémonies. Elle est, à tout le moins, un symbole ambigu, cause et symptôme de bien des crises que nous traversons (économique, sociétale, climatique, philosophique…). Facilitant le déplacement des individus et des marchandises, l’exploration mais aussi la conquête, à la fois instrument de la liberté et du contrôle, son utilisation a façonné les paysages, les corps et les esprits.
Concentrant de nombreux enjeux économiques, l’auto est un non-lieu, mi-privé, mi-public, une machine à fantasmes et un objet de fétichisme, personnifiée parfois. Ses chaînes de production, ses systèmes d’exploitation, le lien avec les énergies fossiles, ses mythes, ses impensés sont ici analysés, déconstruits, repris et retournés par les artistes de l’exposition. Pour autant, il ne s’agit pas de rejeter en bloc. Mais au contraire de faire prendre conscience, de pointer certaines apories de notre monde contemporain. Cette exposition réunit une cinquantaine d’artistes de générations différentes et est accompagnée d’une publication retraçant le projet dans son ensemble.”
Jusqu’au 21 septembre 2024.
“Andres Serrano. Portraits de l’Amérique”, au Musée Maillol, à Paris
“Le Musée Maillol et l’agence Tempora présentent une exposition de photographies de l’artiste Andres Serrano pour mieux comprendre une Amérique engagée dans une bataille électorale cruciale pour son avenir. Davantage qu’un photographe, Andres Serrano peut être considéré comme un ‘artiste avec un appareil photo’ ainsi qu’il se définit lui-même. À travers ses photographies soigneusement mises en scène, il révèle des États-Unis une réalité souvent dérangeante.
La religion, la mort, le sexe, la politique, la pauvreté ou la violence imprègnent l’œuvre de l’artiste états-unien. Autant de facettes d’une Amérique à la fois monumentale dans son triomphalisme et fragile dans ses contradictions. Maître du portrait, Serrano magnifie l’individu contemporain en s’appuyant sur la culture classique, particulièrement la peinture ancienne, mise au service d’un sacré désormais mâtiné de pop culture.
Le regard du photographe a l’efficacité du revolver braqué sur une société schizophrène dont Donald Trump est devenu à la fois le symptôme et l’emblème et qui occupera une place obsédante dans le propos de l’exposition du Musée Maillol. Provocateur pour d’aucuns, témoin objectif du monde pour d’autres, Andres Serrano met volontiers l’accent sur les tabous que veut dissimuler une Amérique puritaine. Certains de ses clichés, susceptibles de choquer et parfois vandalisés lors de précédentes expositions, seront donc présentés dans un espace dédié. Au total, le visiteur découvrira 89 œuvres emblématiques des différents thèmes abordés par l’artiste.”
Jusqu’au 13 octobre 2024
“All the Messages Are Emotional”, à la Fondation Pernod Ricard, à Paris
“[…] Dans quelles mesures, l’étude des conflits et plus généralement des émotions au cœur de ces tensions permettraient de mieux appréhender notre monde en mutation. Si le conflit n’est pas une agression, alors comment défaire ce nœud qui se forme à chaque fois que nous rencontrons une dissonance affective ou que nous devons affronter une aggravation brutale de notre état chronique perpétuellement en crise ? […] Sous le titre de ‘All the Messages Are Emotional’, le 25e Prix Fondation Pernod Ricard réunit sept artistes invité·e·s par la commissaire d’exposition Arlène Berceliot Courtin : Clémentine Adou, Madison Bycroft, HaYoung, Charlotte Houette, Lenio Kaklea, Paul Maheke et Mona Varichon.”
Du 10 septembre au 31 octobre 2024.