Sortez vos agendas : la 68e édition du Salon de Montrouge se tiendra du 7 au 23 février 2025. L’événement, qui se fait le tremplin de l’art contemporain, a retenu quarante artistes parmi les 2 400 candidatures reçues, dont les travaux artistiques – en peinture, vidéo, sculpture, photographie ou encore installation – questionnent des problématiques sociétales contemporaines. En avant-première, zoom sur le travail de cinq artistes émergent·e·s aux disciplines variées.
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Cindy Bannani
Diplômée des Beaux-Arts de Grenoble puis de la Haute École d’Art de Berne, la plasticienne Cindy Bannani explore sa propre histoire familiale et la mémoire collective. Issue de la deuxième génération d’immigré·e·s nord-africain·e·s, elle aborde les luttes et les histoires des minorités ainsi que les impacts laissés par un passé colonial.
Elle traite ainsi de la perte de la transmission de la langue arabe par le biais de son père Adel dans Je ne sais plus parler l’arabe ou encore la Marche pour l’égalité et contre le racisme d’octobre 1983. À l’occasion de ce vaste projet de broderie collectif sur un événement “devenu un étendard de la cause antiraciste”, elle se plonge dans des archives nationales et tisse des liens avec des participant·e·s de la Marche. Les œuvres de Cindy Bannani, qui lient l’intime au politique, tendent à faire office d’espaces d’empouvoirement.
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Neuhof, 19 novembre 1983 – 2023
Amie Barouh
Née à Tokyo avant de passer par les Beaux-Arts de Paris, Amie Barouh donne voix aux marginaux·ales dans ses documentaires expérimentaux. À mi-chemin entre le format documentaire, l’essai visuel et le journal de bord filmé, Amie Barouh montre le quotidien de celles et ceux qu’elle filme en plus de tisser des liens avec ses sujets et de facto, de s’éloigner volontairement de toute forme d’objectivité.
Dans son œuvre Je peux changer mais pas à 100 %, l’artiste raconte ainsi sa propre relation avec Bobby, qu’elle présente comme “un Rom roumain consommateur de crack et vivant dans la rue de menus larcins”. Désireuse de rencontrer la communauté Rom, Amie Barouh se rapproche d’une famille et s’installe dans leur camp, en banlieue parisienne, où elle partage leur quotidien pendant deux ans avant d’entamer un travail documentaire à leur sujet.
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Emma Ben Aziza
Entre poésie, fiction et documentaire, Emma Ben Aziza, diplômée des Écoles Supérieures d’art et de Nantes et Valence, met en lumière les enjeux botaniques et les modes de culture en ce qu’ils racontent de notre histoire, du colonialisme et de l’impérialisme occidental.
“L’articulation entre mémoire collective et singulière, entre botanique et histoire amène à de nombreuses interrogations. L’analogie végétale est puissante, elle nous relie à un monde duquel nous nous coupons, celui du vivant. C’est en regardant la vie dans tout son processus que nous comprenons où nous sommes”, détaille l’artiste. À partir d’images, d’objets et d’installations structurées en chapitres, l’œuvre d’Emma Ben Aziza propose d’analyser notre relation au vivant par le prisme de notre histoire et de repenser les façons de faire société.
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Des oranges sont tombées, Chapitre I – 2023
Sehyoung Lee
Né à Séoul et installé à Paris, Sehyoung Lee donne vie à des écosystèmes sous la forme de performances, installations et environnements sonores. Ses performances dansées et écrites à partir d’un poème, d’une réflexion ou d’une sensation, explorent les sujets de l’identité et des territoires et s’inspirent de sa propre identité “où se mêlent asianité, Occident et culture globalisée”. Son œuvre est influencée par la théorie de l’acteur-réseau, en sociologie, qui prend en compte non seulement les humain·e·s, mais aussi les objets et les discours.
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Gyemyeon – 2023
Carla Gueye
Membre du collectif afro-féministe Not Manet’s Type, la plasticienne franco-sénégalaise Carla Gueye, établie à Paris, explore les sujets de l’intime, de la figure féminine, du métissage et de la mémoire. Diplômée de l’École d’art de Cergy en 2022 et déjà exposée à “100% L’EXPO” de la Villette en 2024, elle utilise des matériaux divers comme la chaux, le béton armé, le henné. Carla Gueye puise son inspiration dans les trois sphères culturelles dont elle est issue (Afrique, Asie et Europe), dans des entités spirituelles ou encore dans les espaces ruraux du Sénégal pour créer des installations et des pièces monumentales qui s’insèrent dans un “art habitable”.
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Je suis un caîlcédrat – 2023
Le Salon de Montrouge se tiendra du 5 au 23 février 2025 au Beffroi de Montrouge (en région parisienne).
Konbini, partenaire du Salon de Montrouge.