Ça y est, c’est la fin. Après une belle épopée, le roi du rap français Booba marque ce vendredi 5 mars au fer rouge avec son dernier et dixième album, Ultra. Un projet bouillant qui vient clôturer ses 26 ans de carrière et qui promet de rendre nostalgiques tous ceux qui ont été bercés par la discographie en solo de B2O depuis Temps mort jusqu’à Trône en passant par Ouest Side, D.U.C, Futur ou Nero Nemesis.
Il y a quelques semaines, Kopp avait confirmé sur Twitter qu’Ultra serait son dernier album, avant de dévoiler la cover et la tracklist. Les versions physiques seront disponibles à la fin du mois de mars. Mais ne soyez pas tristes, il nous a annoncé lors de sa rencontre avec Julien Beats qu’il ne s’agirait pas de ses derniers morceaux.
Pour cette dernière grande bataille, le Duc nous offre 41 minutes de son, 14 morceaux au total dont 7 en solo et 7 en collaboration. Parmi les invités, une majorité est issue des jeunes écuries du rappeur, à savoir 92i, 7 Corp et Piraterie Music. On retrouve SDM, JSX et Bramsito, que l’on avait récemment entendus sur les titres “La Zone”, “POMPEII” et “Piccolo”. On découvre aussi Elia, jeune chanteuse que l’on vous présentait en début d’année, et le rappeur Dala.
Booba n’a jamais caché sa volonté d’être producteur et d’assurer sa relève avec ses jeunes protégés. C’est chose faite avec Ultra, sur lequel sont aussi présents des artistes confirmés, Maes et Gato da Bato, ses acolytes de toujours.
Comme pour certifier que la boucle est bouclée pour notre cher Booba, ce nouveau projet regorge de références à ses anciens albums que l’on vous laisse découvrir. À titre d’exemple, dans le titre “RST”, il est intéressant d’entendre Kopp évoquer son ancien partenaire Ali, avec lequel il formait le duo Lunatic avant de lancer sa carrière en solo. “Ne vous méprenez pas c’est A.L.I. le 667”, rappe-t-il dans son nouveau morceau, des années après qu’Ali a dit dans le titre “Civilisé” de Lunatic : “Additionner 6, 6, 7 donne 19.” Une façon de nous faire comprendre que bien avant le collectif du 667, dont fait partie Freeze Corleone par exemple, Ali y faisait déjà allusion.
Mises à part ces références nostalgiques, le Duc nous offre des textes forts et justes, comme celui de “5G” et de “Azerty” à propos de l’ascension folle de la technologie, mais aussi “VVV” avec Maes, qui signifie “Veni, vidi, vici” (“Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu”) et qui sonne comme un au revoir, ou encore “L’Olivier”, une réponse à la chanson de Wallen évoquant le temps qui passe et la perte des gens aimés.
Quand Booba n’envoie pas du lourd sur “5G”, “Ultra”, “Vue sur la mer” et “GP”, portés par son flow de tueur et des prods puissantes, l’artiste s’adoucit et fait preuve d’une certaine mélancolie sur “Mona Lisa” en duo avec JSX, sur son titre solo “Je sais”, son feat avec Elia “Grain de sable”, et sur “Dernière fois” avec Bramsito.
Finalement, Ultra est profond, tranchant et vulnérable à la fois. Tout un mélange d’émotions qui nous fait un peu tourner la tête, mais auquel on veut se raccrocher, incapables de s’avouer que cet album sera bel et bien le dernier de Kopp. Du coup, on est ultra nostalgiques, ultra fiers et ultra fans, encore et toujours. Mais rappelez-vous, la piraterie n’est jamais vraiment finie.
Découvrez notre interview de Booba avec Julien Beats à l’occasion de la sortie d’Ultra :
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