Don’t Worry Darling, c’est quoi ?
Le nom d’Olivia Wilde est loin de vous être étranger. Si vous êtes fan de médecins méchants mais brillants marchant avec une canne, de westerns avec des aliens, de jeux d’arcade futuristes avec des motos, ou d’histoires d’amour avec une IA logée dans un smartphone, vous avez forcément déjà vu l’actrice. En revanche, ce que vous ne savez peut-être pas, c’est qu’elle est récemment passée derrière la caméra, en commençant d’ailleurs sa carrière de réalisatrice avec l’excellent Booksmart, sorti en 2019 sur Netflix.
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Don’t Worry Darling est donc son deuxième long-métrage, un brin plus ambitieux. On parle ici d’un drame d’époque, centré sur un couple d’une ville expérimentale américaine des années 1950, et plus précisément sur la femme du couple, Alice, qui vit des épisodes hallucinatoires étranges et la font questionner son quotidien et sa réalité.
Plus ambitieux en termes d’ampleur de récit, donc, de décor, de costume, d’histoire. Mais de casting aussi, puisqu’on parle ici de Florence Pugh, Harry Styles, Chris Pine, Olivia Wilde, Gemma Chan, Nick Kroll ou encore Kiki Layne. Sauf que depuis quelques semaines, le film souffre d’une promotion compliquée, en grande partie due à des polémiques plus ou moins stériles – mais qui auront eu raison de la prise de parole marketing.
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Reste que sous le soufflé du supposé crachat de Harry Styles, des clashs entre Florence Pugh et la cinéaste, et des tonnes de tweets assez drôles sur la situation se trouve un film, qui sort ce mercredi 21 septembre en salle.
Mais c’est bien ?
Il est bien dommage que depuis un mois ces histoires éclipsent le film, car il y a des choses à dire. Bien que loin d’être la belle pépite qu’on aurait aimé qu’il soit, dans la lignée des pépites elevated horror que l’on a eues récemment (on pense à Midsommar, bien sûr), Don’t Worry Darling impressionne à bien des égards.
Il impressionne parce que son ambition transparaît à l’écran en permanence. Visuellement, il n’y a rien à redire. Sa mise en scène est implacable, instaurant de réels moments de tension et réussissant à créer une ambiance des plus anxiogènes en assez peu de temps. Sans parler du travail de Matthew Libatique (connu principalement pour avoir fait la photo de tous les Aronofsky) qui est splendide, captant parfaitement et le grain des années 1950, et l’intention de la réalisatrice dans son récit. Mais de manière générale, des décors aux costumes, la représentation de l’époque est bluffante, volontairement bluffante.
Le problème intervient plutôt sur l’écriture. Car si l’univers est enchanteur, le message contemporain et plus que plaisant, il y a un réel souci d’équilibre. Difficile d’en dire plus sans gâcher le plaisir du spectateur, mais on aurait aimé que le climax soit plus élaboré, que l’idée soit plus exploitée, que tout aille plus loin. La narration est parfois trop rapide, parfois trop lente – surtout trop lente, en réalité. De plus, il y a parfois des pistes non exploitées, là où d’autres sont provoquées de manière un peu aléatoire et gratuite, ce qui provoque un faux rythme et une caractérisation par moment bancale.
Même sur le fond, il y a une vraie interrogation sur ce que veut raconter le film – cela, on ne peut pas le reprocher à Olivia Wilde, puisque le scénario est de Katie Silberman, Carey et Shane Van Dyke. Le message semble clair, mais au final ne l’est pas et demeure maladroit tout au long du dernier tiers du film.
Reste un cast extrêmement solide, porté par une Florence Pugh toujours aussi parfaite, et de vraies envies de cinéma qui donnent de l’espoir sur la suite de la carrière de sa réalisatrice.
On retient quoi ?
L’actrice qui tire son épingle du jeu : Florence Pugh, comme d’habitude, la meilleure.
La principale qualité : son cast presque parfait, et sa réalisation léchée.
Le principal défaut : son scénario, qui a trop d’idées mais n’en exploite pas assez.
Un film que vous aimerez si vous avez aimé : Get Out de Jordan Peele, Black Swan de Darren Aronofsky, ou encore Midsommar d’Ari Aster – que de belles références, donc. Black Mirror aussi. Il y a une autre référence plus évidente, qu’on vous évitera ici.
Ça aurait pu s’appeler : Paradise City
La quote pour résumer le film : “Olivia Wilde confirme qu’elle est une réalisatrice à suivre de près, de très près”.