En début de semaine on fêtait les 10 ans d’OXYMORON, le plus grand classique de ScHoolboy Q à ce jour. Entre-temps, on a eu droit à quelques projets et featurings plus ou moins remarquables et en ce 1er mars, ScHoolboy Q est de retour avec un nouvel album intitulé Blue Lips. C’est sûrement l’un des retours musicaux les plus attendus sur la scène rap US après CrasH Talk sorti en 2019 et qui n’a pas eu les retombées souhaitées.
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Verdict pour ce nouveau projet : on mange Gucci avec un album de grande qualité dans lequel on retrouve une ribambelle de featurings très qualitative : Rico Nasty, Devin Malik, Lance skiiiwalker, AZ Chike, Freddie Gibbs, Ab-soul, Childish Major, Jozzy. Dans Blue Lips, on navigue à travers des morceaux teintés d’ego trip, de rimes subtiles, de productions qui flirtent parfois avec le jazz, parfois avec le rock en passant évidemment par un groove californien et des sonorités plus expérimentales très propres à Q. Blue Lips, c’est aussi la narration des craintes du rappeur, de ses styles de vie passé et présent entre la violence de la rue et l’abondance du succès, l’affirmation de ses skills et, bien sûr, l’introspection, toujours l’introspection. Dans “Blueslides”, on retrouve par exemple un hommage à Mac Miller, défunt rappeur et meilleur ami de ScHoolboy Q, à travers notamment un aveu de sobriété : “Lost a homeboy to the drugs, man, I ain’t tryna go backwards” (“J’ai perdu un ami à cause des drogues, l’idée n’est pas de faire machine arrière”).
Blue Lips, c’est un album pour les amoureux de hip-hop, pour les tours en voitures solitaires et spirituels et pour ceux qui aiment manifester leur rêve. On est curieux de voir comment ce projet va grandir chez ses auditeurs et s’il parviendra ou non à percer le plafond de verre du mainstream. En tout cas selon Jay-Z, pour qui Q a joué l’album en exclusivité, la replay value de Blue Lips est sans équivoque : “Hov: “naw braH run dat back” (“Remets-le du début”).