Lila, parisienne, tente de se remettre d’une rupture douloureuse. Voici le scénario aussi simple qu’efficace de Tu mérites un amour, le premier long-métrage d’Hafsia Herzi. Avec l’énergie des premières fois, celle des premiers films et des premiers amours, la réalisatrice nous raconte le terrassement que peut susciter une peine de cœur et touche autant à l’universel qu’à notre émotivité la plus intime.
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Si tant d’autres ont tenté de dresser le portrait amoureux d’une génération et de son rapport complexe au sexe et aux sentiments, la réalisatrice, alors âgée de 32 ans, semble maîtriser son sujet au cœur, qu’elle a su magnifier grâce à son écriture très contemporaine. Entre Kechiche et Maïwenn, ambiance Nouvelle Vague, Hafsia Herzi filme et incarne l’errance amoureuse de Lila, larguée par son copain paumé et seulement fidèle à l’infidélité, qui guérit épaulée de ses amis, en pleurant, en draguant et en expérimentant.
De son maître – celui qui l’a révélée sur grand écran dans La Graine et le Mulet –, elle hérite du bagou et de l’art de savoir filmer les corps, celui des femmes et celui des hommes. Comme Maïwenn, elle a su capter au plus près la toxicité amoureuse. De la Nouvelle Vague, elle adopte la simplicité du scénario et de la mise en scène. Et à Frida Khalo, elle emprunte le nom de son célèbre poème, titre et climax émotionnel du film.
Dans Tu mérites un amour, on pleure comme si le chagrin de Lila était le nôtre et on rit aux vannes de son fidèle ami et loyal confident, incroyable Djanis Bouzyani, véritable lumière du film grâce à son honnêteté, à la fois cinglante, désopilante mais nécessaire pour sortir la jeune fille en pleurs de sa torpeur.
Sortez les mouchoirs, Tu mérites un amour est disponible gratuitement en télévision de rattrapage sur Arte.tv.
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