Tous les ingrédients sont réunis.
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Avec son nouvel album Astroworld, Travis Scott entre dans une autre galaxie. Amer de ne pas avoir été nommé aux Grammys en 2017 pour son deuxième projet solo Birds in the Trap Sing McKnight, La Flame revient plus déterminé que jamais. Et pour cause, dans une interview à Rolling Stone, son agent et carnet d’adresses Sickamore assurait que la nouvelle de leur non-nomination aux Grammys avait été une immense déception.
Alors, en réponse à cette défaite qui lui sert maintenant de motivation, le Texan s’est tout simplement entouré des meilleurs, Philip Bailey des Earth Wind and Fire et Stevie Wonder en tête de liste.
Sickamore épaule Travis depuis son premier album Rodeo. Il est aussi doté d’un des plus gros carnets d’adresses du rap game. Dans cette même interview accordée à Rolling Stone, il est revenu sur le processus qui les a mené à sortir Astroworld. S’il s’agit d’une réunion géante de stars de la chanson, ce troisième opus est aussi un retour aux sources pour le rappeur. Un hommage à Houston, sa ville natale.
“Le premier album, Rodeo, était en quelque sorte son voyage de Houston à L.A. (Pour Astroworld, ndlr), il voulait que ça sonne comme un album de Houston. Il ressentait le fait que Houston n’avait jamais obtenu sa part du gâteau. Il ne voulait pas la placer sur la carte, mais la mettre en lumière”, confie Sickamore à Rolling Stone.
Intitulé ainsi en hommage au parc d’attractions “Six Flags Astroworld” de Houston détruit en 2005, ce troisième projet n’est autre que la retranscription d’un endroit dans lequel Travis aimait se perdre quand il était gamin. Un endroit qui, à ses yeux, était plus qu’un banal parc d’attractions : “C’était un mode de vie, avec des fantaisies, de l’imagination”, déclarait-il à Rolling Stone en 2017.
De Stevie Wonder à Swae Lee
Comme on l’a évoqué plus haut, Travis Scott a réuni des dizaines d’artistes et producteurs de renom sur son troisième album. Et si l’on a tendance à penser que trop d’artistes sur un même projet n’est pas forcément une super idée, Astroworld est là pour démonter l’argument.
Cette abondance n’a pas eu raison de la qualité de son album, au contraire. Travis Scott et Sickamore ont su concocter l’alliage parfait, entre des artisans du banger comme Drake, 21 Savage, Quavo et Takeoff ou encore Swae Lee, la sensibilité de Franck Ocean, Kid Cudi, James Blake, et les monuments de la chanson que sont Stevie Wonder et Philip Bailey des Earth Wind and Fire (présents sur “Stop Trying to Be God” aux côtés de Cudi et James Blake).
Soit dit en passant, l’interview de Sickamore dans Rolling Stone regorge d’anecdotes sur les différentes étapes de création du projet. La plus croustillante étant celle concernant la participation de Stevie Wonder sur le morceau “Stop Trying to Be God”. Auteur de ces quelques notes d’harmonica qui électrisent le morceau, le légendaire jazz-man a débarqué sur l’album de Travis grâce… à son fils Kailand.
En septembre dernier, alors qu’il fêtait ses 16 ans dans un vieux théâtre privatisé à Los Angeles, il avait fait venir Travis Scott pour rythmer sa soirée. Une invitation dont Stevie Wonder se souvint quand Sickamore l’a invité sur Astroworld, tout simplement. La suite, vous la connaissez.
Et si l’on a volontairement omis d’évoquer l’ensemble des artistes présents dans Astroworld, c’est histoire de garder de la place pour les innombrables beatmakers présents sur l’album.
Kevin Parker, le chanteur de Tame Impala, et Pharrell Williams qui ont coproduit “Skeletons”, Murda Beatz sur “Butterfly Effect” (qui a déjà collaboré avec Drake, Migos, Cardi B, Meek Mill, Young Thug et bien d’autres), Nineteen85 sur “Coffee Bean” (qui est derrière “Hotline Bling”, “One Dance”, ou encore “Hold On We’re Going Home” de Dreezy et The Weeknd), Tay Keith sur “Sicko Mode” (qui avait marqué le coup avec “Look Alive” de BlocBoy JB et Drake), le guitariste John Mayer et le bassiste Thundercat sur “Astrothunder”, la Canadienne WondaGurl sur “Can’t Say” et “No Bystander”, ou encore le légendaire Mike Dean sur “No Bystander” et “Stop Trying to Be God”.
Petite précision, si le paragraphe juste au dessus vous paraît interminable, il ne réunit même pas l’ensemble des beatmakers présents sur Astroworld. Pour ceux qui veulent la liste complète, The Fader a eu la bonne idée de relayer la tracklist de l’album avec tous les crédits, feats et prods inclus.
Cela ne fait plus aucun doute, Astroworld est l’un des albums de l’année. Dans une interview à Beats 1, Travis Scott assurait avoir fini la saga qu’il avait commencée par son premier album, Rodeo. Une saga qui, il l’espère, se finira par un Grammy Awards. C’est sans doute pour ça qu’il a fait appel à Dave Meyers, lauréat du Grammy 2018 du meilleur clip pour “Humble” de Kendrick Lamar, pour réaliser le clip de “Stop Trying to Be God”. Sans oublier David Lachapelle qui a photographié la pochette de l’album.