L’université californienne de Berkeley et l’équipe dédiée à la recherche d’Adobe ont imaginé une intelligence artificielle qui permettrait de “détecter les visages photoshopés grâce à un script Photoshop”. L’outil, appelé “FAL Detector”, a été entraîné sur des images modifiées par l’option “Face-Aware Liquify” d’Adobe, qui “détecte les traits du visage et aide à les ajuster”.
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Ainsi entraîné, le modèle est censé être capable de reconnaître les zones manipulées. Une carte thermique est apposée sur les images : plus une zone est colorée de rouge, plus la zone a été retouchée. L’outil a été testé par le site Within Health, qui vient en aide aux personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire (TCA).
© Elle/FAL Detector/Within Health
Reconnaissant le lien entre les images irréelles qui s’invitent dans notre quotidien et les TCA, le site, repéré par PetaPixel, a testé l’outil sur des couvertures de magazines présentant Angelina Jolie, Beyoncé et Jennifer Aniston.
On ne va pas se mentir, l’outil donne envie, mais il ne permet pas de faire un tour de piste complet des modifications apportées aux personnes photographiées. Les tests menés par Within Health sont d’ailleurs peu concluants, et on doute que seules les rares zones pointées par l’IA aient été modifiées.
N’oublions pas que, sans même parler de chirurgie esthétique, la lumière et le maquillage modifient complètement l’apparence d’une personne en photo. Si l’outil n’expose pas la réalité nue, il permet cependant de rappeler qu’aucune image utilisée à des fins capitalistes (publicitaires ou promotionnelles) ne montre la réalité.
© Downtown/FAL Detector/Within Health
L’ajout de la mention “photographie retouchée” n’est obligatoire en France que depuis octobre 2017. Elle concerne toutes les images à usage commercial, “lorsque l’apparence corporelle des mannequins a été modifiée par un logiciel de traitement d’image afin d’affiner ou d’épaissir la silhouette du mannequin”, détaille l’article L.2133-2 du Code de la santé publique.
Cette volonté de transparence découle d’une nécessité publique : celle de ne pas imposer des visions faussées des silhouettes et peaux des personnes – majoritairement des femmes – qui peuplent nos univers visuels, en couvertures de magazines, en vitrines ou à nos arrêts de bus.
© Petra/FAL Detector/Within Health